jeudi 24 avril 2025

Guillaume Connesson, »de l’ombre à la lumière »Mezzo, le 25 août à 15h15

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Guillaume Connesson, né en 1970 à Boulogne-Billancourt, a immédiatement séduit public et critiques grâce à un sens inné de l’invention musicale. Il n’y a chez lui aucune volonté de plaire par systématisme ni marquer les esprits par opportunité de langage. C’est un compositeur libéré des esthétismes, qui a approfondi sa connaissance de l’orchestration auprès de Alain Louvier, étudié la direction d’orchestre avec Dominique Ruits, et suivi les conseils de Marcel Landowski. Compositeur en résidence, il a reçu commande de l’Orchestre des Pays de la Loire, dirigé par Hubert Soudan pour une œuvre symphonique à laquelle il a ajouté une voix de soprano (ici, Catherine Dubosc).
De l’ombre à la lumière évoque le passage de l’angoisse qui saisit l’homme confronté à sa propre mort, vers la lumière de l’espérance. Un cycle qui lui a inspiré le rythme incantatoire et presque halluciné des poèmes de Charles Péguy sur Chartres et la Beauce, et qui porte le titre de « liturgies de l’ombre ».

La caméra de Fabienne Issartel recueille la parole du compositeur sur le lent accompagnement de la pensée musicale. De la particelle (esquisse qui résume au préalable les parties de chaque instrument), puis écriture, enfin répétition en concert (création en octobre 2000).
En partant de la musicalité du verbe, de ses rythmes souvent psalmodiques voire haletants, Connesson apporte ce qu’il aime avant tout : une exaltation de la forme qui n’est cependant jamais gratuite. Elle découle du mot, installe un climat porteur de mystère, créateur d’un désespoir apaisé.

Le compositeur parle de son style, évoque les auteurs qui l’ont marqué : Wagner, Ravel, Debussy, Stravinsky, mais aussi Steve Reich. Auxquels si nous voulions être complets pour évoquer ses filiations, il faut ajouter John Adams, Roussel et Messiaen… Pour lui, la recherche de la beauté reste capitale car c’est elle qui produit l’émotion.
Travail d’écriture, commentaire sur l’œuvre en chantier, sa progression, sa relation avec le texte ; travail ensuite de répétition avec l’orchestre et la soliste ; enfin, création parisienne.

Le métier de compositeur est aussi une approche humaine avec les interprètes. Au moment des répétitions, l’auteur reprend la plume, efface, réadapte en particulier le final (duo alto/soprano). Car comme l’a dit Honegger, composer comprend 80% de papeterie. Et le jeune compositeur réécrit les partitions pour chaque instrument.

(documentaire, 2000, 26 mn. Réalisation : Fabienne Issartel).

le 25 août à 15h15
le 27 août à 18h25
le 5 septembre à 11h34

Crédit photographique (dr)

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