mercredi 23 avril 2025

Camille Saint-Saëns, Concerto pour piano n°5France musique, le 29 septembre à 20hEn direct de la salle Pleyel

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Vingt ans séparent le Concerto n°5 dit l’Egyptien, du précédent opus dans la même formation concertante, le n°4. Certes, Saint-Saëns le composa effectivement pendant un séjour à Louxor, en 1895. Il est incontestablement inspiré par le climat local, et son écriture revêt quelques colorations arabisantes. Le compositeur reste assez vague sur les sources des motifs ici développés : seul l’andante emprunterait effectivement aux musiques indigènes.
Il reste plus sage de parler d’évocation orientalisante voire égyptisante que d’une musique aux prétentions ethnomusicales.
L’œuvre fut créée à la Salle Pleyel, le 2 juin 1896, pour célébrer le jubilé de la carrière de l’auteur comme pianiste concertiste.

Plan de l’œuvre en trois parties
(lent, vif, lent). L’allegro animato, au rythme syncopé alterne deux motifs dont une réminiscence de l’air « mon cœur s’ouvre à ta voix » extrait de son opéra, « Samson et Dalila ». L’andante approfondit la fascination de Saint-Saëns pour le rêve oriental. Il s’agit même selon ses commentaires d’un « voyage en Orient qui va même jusqu’en Extrême-Orient ». Il y citerait en particulier le chant de bateliers nubiens entendus sur le Nil… Le piano en une libre fantaisie, imite le gamelan (résonance harmonique des quintes).

Aussi inventif voulait-il être, l’orientalisme de Saint-Saëns est l’exact contrepartie musicale des peintures de son époque sur le même thème : des gâteries filtrées par le goût européen, certes séduisantes mais d’une fausse simplicité, en tout cas totalement artificielles. Alfred Cortot a tranché sans complaisance sur la qualité de l’œuvre finalement plus décorative que suggestive : « la notion superficielle » est ici, heureusement amoindrie et presque transcendée par « une orchestration surprenante de finesse », « un tourbillon d’octaves crépitantes ».

Dans le cadre des premiers concerts de la première saison de la nouvelle salle Pleyel, Laurent Bayle, directeur général du nouveau lieu a eu raison de programmer une oeuvre pianistique, rarement donnée par ailleurs, et qui appartient à l’histoire de la salle de concert. D’autant que le pianiste Aldo Ciccolini, qui a l’habitude de l’interpréter, s’est révélé un ambassadeur idéal des climats et de la texture raffinée de Saint-Saëns.

Le 29 septembre à 20h
En direct de la Salle Pleyel

Maurice Ravel,
Une barque sur l’océan

Claude Debussy,
Iberia

Camille Saint-Saëns,
concerto pour piano n°5
« l’Egyptien »

Aldo Ciccolini, piano
Orchestre Philharmonique de Radio France,
direction, Mikko Franck

Illustrations
Nadar, portrait de Camille Saint-Saëns
Alma-Tadema, défilé au bord du Nil à l’époque du Nouvel Empire

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