CD événement, annonce. Paganini : Caprices par Pierre Lenert – transcriptions pour alto (2 cd Paraty). TRANSCRIPTIONS SPECTACULAIRES. Du céleste fantasmé au terrestre incarné, Pierre Lenert retrouve l’alto de Paganini… Depuis Emanuel Vardi en 1965 (Epic) aucun soliste digne de ce nom ne s’était frotté aux délices enivrants déconcertants et aussi particulièrement éprouvants des Caprices paganiniens. Pierre Lenert en relève le défi en 2017 dans ce récital de transcriptions pour l’alto, révélant toute l’ambiguité fascinante des Caprices : pièces de virtuosité vertigineuses et miniatures ciselées dévoilant des harmoniques inconnues propres à l’instrument ainsi chahuté, « forcé », éreinté, sublimé. De l’épreuve (acrobatique et technique) naît le pur plaisir et des joyaux de musicalité expressive. Du travail surgit l’inespéré, l’inouï, plus fort et intense que la nature…Tel pourrait être le credo de ce projet exceptionnel qui nous offre en février 2017, ses apports spectaculaires, grâce à l’éditeur Paraty.
24 Caprices de Paganini…
Du céleste imaginé au terrestre incarné
Pour l’instrument, Paganini, comme Liszt au piano, fait surgir des prodiges de virtuosités habitées, jamais creuses ni strictement décoratives car ici la démonstration cède le pas à une véritable dramaturgie de l’intention artistique et esthétique. L’âme sublime le geste : il lui indique les jalons d’une transformation certes technicienne, surtout spirituelle. Et la transcendance quant elle est habitée par une telle élégance de ton, fusionne avec la vérité et le profondeur.
Le chant de l’instrument égale les meilleures voix imaginées à l’âge romantique, dans la ligne vocale écrite par les contemporains de Paganini : Rossini, Bellini, Donizetti, c’est à dire ces belcantistes, préverdiens, qui avaient surtout le souci de la ligne : sa couleur, son étendue, sa finesse…
En transposant pour l’alto – son instrument, et l’instrument de Paganini lui-même (il était altiste), Pierre Lenert relève le défi de l’esprit, aux côtés des contingences et maîtrises techniciennes : retrouver le timbre et la couleur de l’instrument originellement paganinien ; faire surgir comme un chant sincère, la ligne du bel canto, porteur de cet infini émotionnel qui porte tout idéal esthétique.
Au delà, des prouesses virtuoses, se cache une musicalité angélique et céleste que peu de soliste savent restituer : du céleste imaginé, au terrestre incarné, le cheminement d’un grand interprète, paganinien de la première heure, s’affirme dans ce double album édité par Paraty. Pierre Lenert joue l’alto de Jean-Baptiste Vuillaume « Comte Basile Cheremetieff » de 1865… A venir dans le mag cd dvd livres de classiquenews, le compte rendu critique des 24 Caprices de Niccolo Paganini (1782-1840), transcription pour l’alto, par Pierre Lenert (2 cd Paraty).
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+ D’INFOS sur le site de Pierre LENERT, altiste – CLIC de CLASSIQUENEWS de février et mars 2017