Elina Garanca,
mezzo-soprano
Arte, « Musica »
samedi 2 juin 2007 à 22h30
Elina Garanca, cantatrice. Documentaire. Réalisation: Claire Alby (2006, 52 mn).
Parents chanteurs
Fille de parents chefs de choeur réputés, sa mère devenant aussi professeur de chant, la jeune mezzo lettone, Elina Garanca est devenue en quelques années, une jeune chanteuse recherchée, un nouveau tempérament à suivre… Timbre ample et velouté, sombre et dramatique, la jeune femme est aussi une superbe créature photogénique dont la blondeur angélique cache une volonté et une capacité de travail, très convaincantes. Dans ce documentaire en forme de portrait, Claire Alby suit la cantatrice tout au long de ses derniers engagements. Depuis ses premières scènes à l’Opéra de Meiningen, à l’Opéra de Vienne et à Paris sur la scène de l’Opéra Garnier. Les plus grands musiciens sont unanimes sur le jeu dramatique de l’actrice et l’aisance charismatique de la chanteuse. Sir Roger Norrington admire sa facilité musicienne dans Mozart… Riccardo Muti loue l’articulation naturelle, les phrasés d’une jeune artiste qui chante l’italien magnifiquement (dans Cherubino des Noces); Gérard Mortier se félicite de l’avoir engagée pour le rôle de Sesto dans La clémence de Titus du même Mozart…
De Mozart à Strauss. De Cherubino à Oktavian et Sesto
« Le public préfère les voix aigus » dit-elle, « soprano ou ténor »… A l’écouter, on en demande davantage: l’Air de la lettre de Charlotte (Werther de Gounod), surtout Oktavian du Chevalier à la Rose qu’elle a appris pendant un an à Meinignen et qu’elle chante à merveille sur les planches de l’Opéra de Vienne, révèlent un tempérament attachant, une abnégation intacte. La petite fille se rêvait comédienne, malgré les réticences de sa mère qui savait les sacrifices liés à la carrière, Elina Garanca s’est entêtée … le temps a passé et le fruit de son travail s’est avéré payant. « C’est une musicienne accomplie qui aborde la musique comme un chef. J’ai l’impression d’avoir affaire moins à une chanteuse qu’à un chef d’orchestre. Le milieu de musiciens dans lequel Elina a évolué, en est sûrement pour quelque chose », précise le directeur musical Karel Mark Chichon, avec lequel la chanteuse chante et répète dans le film.
De son côté, l’artiste éclaire la psychologie des rôles abordés: « quand je sors d’une représentations du Chevalier (-où elle incarne Oktavian-), je suis éreintée physiquement. Quand je sors de scène après avoir chanté Sesto de La clémence de Titus, je suis usée mentalement. Chez Mozart, les personnages sont tiraillés par un conflit permanent. Sesto, tour à tour, meurtrier, ami, fou amoureux, puis ivre de désespoir et accablé jusqu’à la mort, est de ce point de vue, d’une complexité fascinante ».
Elegante, racée (et même photographe à ses heures, aimant capter les lumières du ciel à la tombée de la nuit à Paris, New York, en Lettonie…), Elina Garanca a tout pour devenir demain, une immense artiste.
Visitez le site d’Elina Garanca
Crédit Photographqiue
Elina Garance (DR)