jeudi 24 avril 2025

Cecilia Bartoli chante Salieri. DocumentaireMezzo, à partir du 19 juillet 2007 à 20h45

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Cecilia Bartoli
chante Salieri

Mezzo
Le 19 juillet 2007 à 20h45
Le 20 juillet 2007 à 13h45
Le 22 juillet 2007 à 16h45

Perchè Salieri signora Bartoli? Documentaire réalisé par Yves Angelo (2004, 42mn). Avec Cecilia Bartoli, Gérard Depardieu (Salieri), Luca Lombardi (le Journaliste), Véronique Leguyader (l’attachée de presse)…

Le succès de l’album Salieri édité par Decca a nous seulement affirmé l’exceptionnel tempérament dramatique et émotionnel de Cecilia Bartoli, muse de la musique baroque mais ici nageant vers des eaux plus classiques, mais aussi adouci et rectifié bon nombre de jugements (souvent négatifs) à l’endroit du rival fameux de Mozart à Vienne.
Pour raconter la vie d’Antonio Salieri, Yves Angelo a réuni une équipe de pointures (Gérard Depardieu incarne le vieux Salieri, avec ses airs de général désabusé, comme il l’avait fait dans l’adaptation cinématographique du roman de Balzac, Le Colonnel Chabert), dans un lieu impressionnant (Château de Kromeriz en République Tchèque) dont les fastes XVIII ème, évoquent avec justesse la Vienne de l’époque. Né en Vénétie, comme Caldara et Vivaldi, Salieri connaît très vite la gloire, à Venise, Milan, Rome, Paris et Vienne. Gassmann l’emmène avec lui dans la capitale autrichienne: il y devient musicien de la Cour, reconnu comme un génie, plus adulé que Mozart qu’il admirait… Et même Gluck lui demande de composer un opéra… Salieri compte au nombre de ses élèves: Schubert, Beethoven, Liszt… Même Constanze lui confie son fils. Pouchkine a tort d’accuser Salieri dans lequel il voit l’assassin de Mozart. Pourquoi sa veuve aurait-elle demandé à l’empoisonneur de son mari, d’accueillir sous son aile, son propre fils?
La fiction a dépassé la réalité mais le mythe de l’empoisonneur a subsisté au détriment du compositeur…

Dans le film d’Angelo, les scènes scénarisées alternent avec plusieurs extraits de concerts où l’on voit la soprano romaine interpréter les héroïnes des opéras du compositeur. Les admirateurs de Cecilia Bartoli retrouveront la magie de celle par laquelle la résurrection discographique du compositeur s’est réalisée. A défaut d’applaudir son Armida par exemple (parmi les quelques 39 opéras qu’il a écrit), sur la scène d’un théâtre actuel, chacun pourra écouter ici l’un de ses airs, y apprécier combien l’intensité vocale et l’engagement de la chanteuse savent faire revivre l’éploration et la langueur de l’amoureuse conquise, un registre sentimental qui par la voix de la musicienne, articulée, subtile, habitée, se révèle très vite irrésistible.
Filmé à Prague, sur la scène de l’Opéra, dans la Bibliothèque nationale, et donc au château de Kromeriz, ce film documentaire, qui allie le concert et la fiction, restitue avec d’indiscutables arguments, le profil d’un musicien injustement oublié. Le chant est ici souverain, suggestif, impérial, tragique et comique, piquant, d’une vitalité et d’une profondeur mésestimées. La voix colorature de Cecilia Bartoli rétablit contre l’évolution du goût et la course du temps, la sensibilité d’un compositeur qui survécut près de 30 ans à Mozart. La diva italienne époustoufle par son aura, son charme, sa grâce articulée autant qu’hallucinée, son énergie, cet éclat et ce feu qui la distinguent désormais… En Cecilia Bartoli, Salieri a trouvé l’une de ses ambassadrices les plus accomplies, projetant dans sa musique et son théâtre, toute la finesse et la profondeur rêvées. Incontournable.

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