Agenda et comptes-rendus
Classiquenews.com sélectionne l’actualité des expositions dont les oeuvres exposées ou les sujets abordés sont en rapport avec la musique. Architecture, sculpture, peinture, littérature… offrent ainsi des passerelles fructueuses entre les arts. Voici le sommaire de nos reportages tout au long de l’actualité des expositions. Parcours musical au musée du Louvre, vitalité baroque d’un peintre ignoré, Charles Mellin, originaire de Lorraine comme Georges de la Tour, lignes ascensionnelles des Cités de la musique orchestrées par l’architecte Portzamparc, à Paris et à Rio; collection rare mêlant Watteau à Chardin (Collection du docteur La Caze); divines autant que musicales proportions des eros, vénus et apollons, ressuscités par le ciseau du sculpteur grec antique, Praxitèle… Mais aussi vague pastorale et néoantique portée par Marie-Antoinette, Images de la danse, et des danseurs… Voici nos coups de coeur.
2010
Exposition Frédéric Chopin: La
note Bleue…. Jusqu’au 11 juillet 2010, le musée de la vie
romantique Ary Scheffer
présente rue Chaptal à Paris, une rétrospective inédite dédiée à la vie
de Chopin à Paris, de 1831 à 1849, avec l’épisode de Nohant, auprès de
George Sand…
2009
Louis XIV: l’homme & le roi. Versailles. Du 20 octobre 2009 jusqu’au 7 février 2010. Le château de Versailles
présente pour la première fois, une exposition dédié à celui qui en fut
l’acteur principal, le maître-d’oeuvre, l’âme et le grand concepteur: Louis XIV (1638-1715).
Versailles est un opéra célébrant la grandeur de la monarchie
française: de son parc à son orangerie, de l’alignement de ses
parterres jusqu’à l’infini du Grand Canal, se précise une vision, à la
fois abstraire et très concrète du Roi, « le plus grand souverain de
l’Univers ». Héros militaire et conquérant insatiable…
Mais l’exposition éclaire aussi toute la genèse et l’évolution du
divertissement à Versailles qui inscrit la musique au coeur du
fonctionnement du Palais et de son parc: fêtes privatives réservées à
la Cour et aux invités du monarque, ballets donc, puis comédies-ballets
pour lesquels oeuvrent de concert, Molière et Lully…
Exposition « Rivalités à Venise ». Paris, musée du Louvre. Du 17 septembre 2009 au 4 janvier 2010. Le musée du Louvre offre à partir de jeudi 17 septembre 2009 l’une
de ses plus passionnantes expositions. Sous son titre digne d’un roman
policier « Rivalités à Venise », l’accrochage met en lumière le génie
pictural des Grands Vénitiens du 16è siècle, époque bénite où la
Renaissance tardive vit un âge d’or, entre classicisme, luminisme et
manièrisme. L’exposition met dès son introduction l’accent sur la perfection des
peintres en présence: artisans pour une partition éclatante qui en
mêlant couleurs tactiles, effets de la brosse, textures profondes et
transparentes, magnifient la représentation des individus. Leurs
symphonies chromatiques souvent remarquablement scénographiées contredisent le
commentaire de Pascal sur la peinture et ses couleurs séductrices: la palette foisonnante et la touche libérée de Titien, et ses cadets
Véronèse et Tintoret exaltent les sujets à méditer… Ils portent un
nouvel art soucieux de vérité, de sincérité, et leur message est en
réalité, moins décoratif qu’humaniste.
reportage vidéo
Exposition « Rivalités à Venise ». Jusqu’au 4 janvier 2010, le musée du Louvre à Paris expose les chefs
d’oeuvre du miracle pictural à Venise. Autour de la
figure majeure de Titien, Véronèse, Tintoret, Bassano illuminent de
leur accent propre la grande partition vénitienne à l’époque du
maniérisme.
Musée des Beaux-Arts de Carcassonne, de février à mai 2010. 1 rue de Verdun 11000 Carcassonne.
reportage vidéo
Exposition « Voir la musique »: les sujets musicaux dans les oeuvres d’art du XVIè au XIXè siècle. L’événement est d’autant plus recommandé et même incontournable
qu’elle est à Saint-Riquier en accès libre et gratuit, jusqu’au 30 août
2009. Exposition « Voir la musique ». Dans le cadre de
la 25ème édition du Festival de Saint-Riquier 2009. Sujets
musicaux dans la peinture du XVIème au XXème siècle.
Exposition Voir la musique:
premier
volet de notre visite sélective de l’exposition « Voir la
musique ». Présentation générale. Jacques Gamelin: portrait d’une
aristocrate en harpiste, Sainte-Cécile,… 80 toiles de nombreux musées
français récapitulent les manières et les sensibilités des peintres
quand ils représentent la musique et les musiciens, du XVIè au XXè
siècle…
Exposition « Imaginaire de l’Arioste, l’Arioste imaginé ». Jusqu’au 18 mai 2009. Le musée du Louvre dévoile la fascination des textes et mythes de L’Arioste
(Ludovico Ariosto: 1474-1533) dont l’oeuvre mêlant épique et
fantastique, délire et solitude offre une réserve inépuisable aux
peintres, sculpteurs, surtout compositeurs. Au service des Prince
d’Este à Ferrare, L’Arioste publie en 1516, Roland Furieux,
ample poème chevaleresque (40.000 vers) qui porte les mille facettes de
l’imaginaire poétique de la Renaissance Italienne. Combats fabuleux,
magiciennes amoureuses, chevaliers vainqueurs en batailles mais
impuissants face à l’amour, tableaux luxuriants d’un imaginaire trouble
et complexe, l’oeuvre de L’Arioste a fécondé l’inspiration des
musiciens en particulier à l’âge baroque…
Paris, Cité de la musique. Le Nouveau Musée de la musique. 3 mars 2009,
le Musée de la musique à la Cité de la musique à Paris, réouvre ses
portes. L’événement est d’importance: les plus beaux instruments
s’exposent dans un parcours renouvelé. Inauguré en 1997, le nouveau
toilettage souligne combien il ne s’agit plus d’un simple musée
instrumental, hérité des XIXè et XXè siècle, mais à l’heure de la
révolution numérique d’une expérience sensorielle qui aiguise la
curiosité du visiteur en le plaçant au coeur du dispositif muséologique.
2008
Paris, Musée du Louvre. « Pierre Boulez, Oeuvre:Fragment ». Jusqu’au 9 février 2009. Après l’ancien ministre
français de la justice Robert Badinter, l’Américaine Toni Morrison et
le Flamand Anselm Kiefer, le Louvre s’offre un nouveau regard
artistique et esthétique en accueillant depuis le 6 novembre dernier et
jusqu’au 9 février 2009, le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez (83 ans). Paradoxe pour un homme de la contestation libre et mobile que d’entrer
ainsi au musée, mais sous la forme d’une série de colloques, débats
thématisée, projections et surtout exposition. C’est d’ailleurs, le
parcours muséographique qui expose un choix de partitions mises en
regards avec des tableaux, aquarelles et dessins qui constitue le point
d’orgue de l’événement parisien. Autour de la notion de modernité,
Pierre Boulez s’interroge sur le fragment:
chaque oeuvre nouvelle n’est qu’une partie d’une totalité qui nous
échappe et qui dans son développement formel comme temporel, déborde du
cadre de la partition. L’oeuvre boulézienne n’est qu’une étape
transitoire d’une vaste trajectoire dont les manifestations demeurent
quelques fragments qui chacun à leur échelle exprime l’essence et la
vérité de l’idée de départ.
« Pierre Boulez,Oeuvre:fragment. Paris, Louvre. Exposition jusqu’au 9 février 2009.En coédition avec Gallimard, le Louvre édite un superbe catalogue,
comprenant , mais aussi plusieurs essais de Pierre Boulez et Marcella
Lista, un dialogue entre Pierre Boulez et Henri Loyrette. 147 pages.
Paris, Bibliothèque-Musée de l’Opéra Garnier. Image(s) de la danse. Jusqu’au 11 janvier 2009. La BNF (Bibliothèque Nationale de France) présente depuis le 19 juin 2008, une remarquable rétrospective dédiée à la représentation de la danse et du danseur
grâce au fonds iconographique dont elle assure la conservation. A
partir des collections nationales parmi les plus riches au monde
concernant l’art chorégraphique, les conservateurs ont sélectionné
dessins, estampes, photographies, sculptures et tableaux… Parmi les
oeuvres présentées, citons le travail exclusif mené par le sculpteur
Maurice Charpentier-Mio et la dessinatrice Monique Lancelot. Fixant la
posture élégante et flexible de la danseuse, Degas (cf. illustration
ci-contre), Ivanoff, Boulanger, Domergue se distinguent, comme les
sculptures de Barre et Froedman-Cluzel ou les clichés photographiques
de Man Ray ou Arturo Bragaglia.
La danse représentée fixe en particulier la légende des ballerines
romantiques des années 1820: Marie Taglioni, Carlotta Grisi, Fanny
Elssler… Icônes artistiques, sociales, érotiques. Auxquelles répond à
l’époque des Ballets Russes, la figure mythique incontournable du
danseur Nijinsky, soigneusement mystifié par son mentor et impresario,
Serge Diaghilev…
Exposition: « Image(s) de la danse ». Paris, galerie de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra Garnier. Place de l’Opéra, Paris 9ème ardt. Tous les jours de 10h à 17h. Jusqu’au 11 janvier 2009. Renseignements: 01 53 79 37 40.
Paris, Galeries nationales du Grand Palais: Marie-Antoinette (1755-1793). Jusqu’au 30 juin 2008,
les galeries nationales du Grand Palais à Paris, présentent une
rétrospective sur la vie et les goûts de Marie-Antoinette à la Cour de
France. Outre la sélection éblouissante des oeuvres exposées, la mise
en scène, orchestrée par Robert Carsen, que l’on
connaît surtout en scénographe des opéras, théatralise le parcours en
lui offrant une dimension fastueuse et intimiste, surtout tragique,
comme en témoigne la dernière salle en forme de lame (de la
guillotine), dans la pénombre, qui évoque la fin terrifiante de celle
qui mourut en 1793, décapitée à l’âge de 38 ans…
Paris, Cité de la musique. Wagner, visions d’artistes. Jusqu’au 20 janvier 2008. C’est l’exposition majeure de la fin de l’année 2007: « Richard Wagner,
visions d’artistes ». En provenance de Genève, l’exposition phare de la
Cité de la musique, à partir du 25 octobre 2007, promet davantage que
son affiche. Un cycle de concerts, une série de conférences et bien sûr
plus de 80 oeuvres exposées, signés par Fantin-Latour, Böcklin, Redon,
et de nombreux autres plasticiens, peintres romantiques et
contemporains… sans compter le cycle de projections
cinématographiques qui évoque l’influence des sujets wagnériens au
cinéma. La France a toujours cultivé une wagnérite aiguë. En dépît de la Guerre
de 70, du sentiment anti-allemand, l’oeuvre de Wagner a propagé chez
d’innombrables auteurs (de Duparc, Chabrier jusqu’à Debussy…), sa
fascinante hypnose. En un rapport emblématique de répulsion et de
fascination, amour/haine, Berlioz est le premier, fasciné et ulcéré par
le dramatisme musical de Wagner. Puis Baudelaire y succombe dès 1860.
Fantin-Latour dans les années 1880. Et Proust … (Lohengrin, et
l’Enchantement du Vendredi Saint de Parsifal…).
Nous reviendrons régulièrement sur cet événement dans l’agenda des
expositions parisiennes 2007/2008. Dossier Wagner à venir, découvrez
les chapitres de notre sommaire ci-après, au fur et à mesure de leur
rédaction.
Nancy, Caen (Musée des Beaux-Arts). Charles Mellin (1598-1649), peintre Lorrain, à Rome et à Naples. Jusqu’au 31 décembre 2007. La
sensualité baroque d’un grand maître français du XVII ème siècle
s’expose pour l’été à Nancy, avant de faire escale jusqu’à la fin 2007
à Caen. Comme Georges de La Tour, Charles Mellin (1598-1649) est
originaire de Lorraine et comme son contemporain, il est totalement
tiré de l’oubli. Mais au ténébrisme spirituel du premier, répondent
l’éclat de la couleur et la souplesse dynamique du dessin du second.
Apparemment peu influencé par le Caravage (le créateur du réalisme et
du clair-obscur), Mellin passe sa carrière en Italie, comme Poussin
dont il ne dépasse cependant pas le génie. C’est un peintre lumineux et
généreux dont les sujets ambitieux attestent d’une main experte dans le
style décoratif romain des années 1630. Nancy, Musée des Beaux-Arts. Du 4 mai au 27 août 2007. Caen, Musée des Beaux Arts. Du 21 septembre au 31 décembre 2007
Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine. Exposition Christian de Porzamparc, « rêver la ville ». Jusqu’au 16 septembre 2007, les salles de la galerie basse
(climatisées) de la Cité de l’architecture sur la colline de Chaillot à
Paris présentent en plusieurs maquettes et vidéos, le travail de
l’architecte Christophe de Portzamparc. Né en 1944 à Casablanca,
l’urbaniste français en réfléchissant sur les volumes et la silhouette
des immeubles modernes offre une nouvelle définition de la ville,
trouvant d’habiles solutions de continuité et de circulation entre
périmètres historiques et anciens, et nouveaux cadres bâtis…
Paris, Musée du Louvre. La Collection La Caze (jusqu’au 9 juillet 2007)
La Caze fut non seulement le plus avisé des collectionneurs parisiens du XIX ème siècle, mais aussi un révélateur: il est l’un des rares amateurs de peintures du XVIII ème siècle français, mais aussi des maîtres espagnols, italiens et surtout nordiques du XVII ème siècle, se délectant en particulier des maîtres coloristes, capables par la seule maîtrise de la couleur et d’une touche libérée, d’exprimer l’ineffable. Ainsi, sa collection compte Rembrandt, Watteau, Chardin (jusqu’à 14 toiles! dont le fameux Bénédicité), Largillierre, Fragonard…
Paris, Musée du Louvre. Exposition Praxitèle (Jusqu’au 18 juin 2007)
Un maître de la sculpture grecque du IV ème siècle avant J.-C., s’expose au Louvre: Praxitèle. Les expositions monographiques de sculpture antique sont rares. Déplacer des tonnes de marbre de surcroît d’une fragilité de surface exceptionnelle ne rend pas les choses aisées. Pouvoir admirer à l’envi, l’ensemble des types morphologiques aujourd’hui attribuables au « courant praxitélisant », est un événement. En regroupant plusieurs chefs-d’oeuvre de provenance internationale, l’exposition Praxitèle du Louvre est incontournable.
Paris, Musée du Louvre. Parcours musical nocturne « à l’écoute du Louvre »
(vendredi 23 mars 2007)
Née d’un partenariat entre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) et le musée du Louvre, la soirée « à l’écoute du Louvre », parcours musical au musée, offre de nouveaux regards sur les oeuvres dans des conditions de visite renouvelées, qui séduisent de nouveaux publics ou surprennent les plus assidus.
Illustration
Pablo Picasso, le guitariste (1910)