Orchestre
des Champs Elysées
Saison 2007/2008
Philippe Herreweghe, direction
Leur programme Richard Strauss/Gustav Mahler affirme l’enracinement du travail mené par Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs-Elysées, ensemble sur instruments d’époque, dans les terres romantiques et post romantiques. Belgique et France accueillent ainsi orchestre et chef, les 20 et 23 octobre prochains, avant de les retrouver en novembre (du 20 au 30 novembre 2007), dans les Symphonies n°2 et n°4 de Johannes Brahms. Présentation des deux cycles de concerts qui marquent les débuts de la nouvelle saison 2007/2008 de l’Orchestre des Champs-Elysées sous la direction du chef d’orchestre flamand.
60 ans de curiosité tous azimuts
Il a soufflé ses 60 printemps en mai 2007. De Bach aux romantiques, Philippe Herreweghe affirme un désir constant, une curiosité exigeante, qui se moque des cloisonnements et des étiquettes. Baroque, classique, romantique… jouer les oeuvres n’est pas une question de spécialités, c’est une entente humaine, une aventure, une rencontre surtout, en particulier celle du chef et de son orchestre… des Champs-Elysées (qu’il dirige depuis 16 ans à présent). Aujourd’hui, leur Beethoven, Schumann, Bruckner et à présent Mahler, ne sont pas les lubies d’un chef qui au début de sa carrière s’est imposé sur la scène et au disque dans les Passions et les Cantates de Jean-Sébastien Bach. Le maestro a conquis un volume sonore spécifique, une esthétique et une sonorité désormais reconnues. A présent que certains s’interrogent sur la sonorité de l’orchestre wagnérien, dépoussiéré des habitudes prises au XX ème siècle mais parfaitement étrangères à l’oreille de Wagner, Philippe Herreweghe s’ingénie à défricher à sa manière, l’univers symphonique de Brahms et de Schumann, de Bruckner et de Gustav Mahler. S’il s’est taillé une réputation indiscutable en jouant Bach comme personne, depuis 35 ans, Herreweghe renouvelle d’une façon tout autant radicale, la sonorité des orchestres brucknérien et mahlérien. Elargissement spectaculaire de son instinct découvreur pas si déconcertant que cela… Félix Mendelssohn à son époque ne s’est-il pas passionné pour l’oeuvre de Bach? Romantique et Baroque, l’alliance paraît donc naturelle, et dans le cas de Philippe Herreweghe, le travail musical gagne en expérience et en perspective.
Brahms, Bruckner, Mahler…
Profondeur, intériorité, épure, poésie: tout l’art du chef tient à la maîtrise des dosages. A la préparation également, car en alchimiste de la baguette, Philippe Herrweghe ne laisse rien au hasard. Le maître des masses domptées, de l’équilibre dialogué des pupitres (cordes, bois, cuivres et percussions), de la transparence des timbres, en solos et en alliage, dispose en plus de l’Orchestre des Champs-Elysées, de deux autres phalanges auxquelles il se consacre sans compter: la Philharmonie des Flandes, à Anvers, dont il est directeur musical, et l’Orchestre de la radio Néerlandaise dont il est le principal chef invité. La vision et l’expérience universalistes du maestro le font aujourd’hui promoteur des formations virtuoses, expertes, sans spécialisation de répertoires ni de styles. En « baroqueux » qui se respecte, Philippe Herreweghe a fait de l’exploration et du défrichement les éléments fondateurs de sa démarche qui tend, toujours, à cultiver les imaginaires de la musique. Hors frontières, doué d’un mobilité et d’une agilité tenaces, le chef garde son cap: découverte et exploration. Aujourd’hui, les instrumentistes de l’Orchestre des Champs-Elysées de formation classique, c’est à dire rompus au vibrato, au pathos et à l’opulence romantiques, ont gagné dans l’approche du baroque, l’articulation, l’agilité, l’éloquence et la précision du geste et des accents. Depuis Beethoven, les massifs germaniques ont été parcourus: Bruckner et aujourd’hui, Mahler (pour lequel le motif naturel était si important dans la genèse des symphonies) mais aussi Brahms (en novembre et décembre prochains. Lire notre agenda ci après), jusqu’à Debussy et la musique française, lesquels composent le prochain objectif avoué du chef.
Aujourd’hui, et depuis sa création en 1991, l’Orchestre des Champs-Elysées permet à Philippe Herreweghe d’aborder un vaste répertoire qui s’étend des symphonies de Haydn à celles de Gustav Mahler. La phalange qui a son port d’attache à Poitiers où elle devrait participer étroitement à la programmation et aux activités culturelles du futur Théâtre-Auditorium à venir à l’horizon 2008, a été dirigée par d’autres chefs tels que Daniel Harding, René Jacobs ou Christophe Coin. C’est aussi un orchestre qui a créé sa propre « école de formation »: en effet, les instrumentistes sont les prédagogues qui enseignent aux jeunes musiciens du JOA pour « Jeune Orchestre Atlantique » lesquels peuvent ainsi bénéficier de l’expérience musicale au sein d’un orchestre sur instruments d’époque.
Agenda
de l’Orchestre des Champs-Elysées sous la direction de Philippe Herreweghe
Cycle Strauss/Mahler
Richard Strauss: lieder avec orchestre
Mahler: Symphonie n°4
Carolyn Sampson, soprano
Le 20 octobre 2007
Bruges, Concertgebouw
Le 23 octobre 2007
Caen, Théâtre
Cycle Johannes Brahms
Symphonies n°2 et n°4 de Johannes Brahms
Le 20 novembre 2007
Poitiers, La Hune, Saint-Benoît
Le 22 novembre 2007
Blois, La Halle aux grains
Le 23 novembre 2007
Anvers, De Singel
Le 30 novembre 2007
Metz, L’Arsenal
Crédit photographique
Philippe Herreweghe © P.Larraydieu