mercredi 23 avril 2025

Dossier livres de Noël 2007 Notre sélection des 15 titres à posséder de toute urgence…

A lire aussi

Dossier 2007
Livres de Noël

Avec Noël, nous revient le rituel des cadeaux… qui sont un peu le rappel de l’enfant que nous avons été, et qui ressuscite l’attente pour la magie, qui favorise le désir d’être surpris et comblé à la fois… Pour notre deuxième Noël (après notre premier dossier des livres de Noël 2006), pour vous qui nous lisez chaque jour de plus en plus nombreux, voici notre sélection des livres de Nöel car il ne s’agit pas de tout lire ni de tout posséder, mais de trouver l’objet ou le texte qui nous correspond… Voici notre sélection des 15 titres incontournables de l’année écoulée… à acheter de toute urgence, dont vous partagerez l’intérêt voire l’éblouissement pour le bonheur du plus grand nombre.

1. Au coeur du foyer Strawinsky (Zurfluh)

Notez bien le « w » dans l’orthographe de couverture, validé par les descendants de l’illustre compositeur: écrivez Strawinsky car c’est l’orthographe exact de la famille… Suivant l’identité des deux personnalités qui ont permis la réalisation
de l’album familial, qui au final, constitue un témoignage capital sur
le musicien, deux parties se succèdent. La « Chronique de Théodore Strawinsky » dédiée à ses parents, de 1906 à 1920; puis celle de son épouse, Denise, sans sous-titre, de 1920 à 1940.
Complément
aux photos, les annotations éclairent et précisent la vie de la
famille; une saga qui collectionne des lieux différents, sur le sol
russe, puis à l’étranger, jusqu’en Suisse, et surtout la France, à
partir de 1920. Outre les superbes photos du couple Strawinsky,
plusieurs autres images restent fascinantes, dont un superbe dessin que
Catherine fait de son époux, au crayon, en 1912.

2. Dietrich Buxtehude (Bleu nuit)

2007: année du tricentenaire de la naissance du compositeur. Donc livre des plus opportun. Aux côtés de la bible exhaustive que forme la biographie composée par
Gilles Cantagrel chez Fayard, le portrait tout en nuances que brosse
Eric Lebrun est un texte non moins incontournable, le livre d’un
organiste reconnu parlant de l’un de ses illustres prédécesseurs, une
figure légendaire de l’orgue. Voici Dietrich Buxtehude à l’échelle de
l’humain et de la personne. Même si l’individu résiste au chercheur,
Eric Lebrun le peint magnifiquement tout au long de ses quelques 176
pages. Le plus grand musicien de la région hanséatique, dans la
deuxième moitié du XVII ème siècle paraît sans ombre, dans un style
méticuleux et précis, généreux en anecdotes musicales et historiques

3. De Weimar à Térézine (Van de Velde)

De Weimar à Térézine : le titre comme un précipité effrayant, condense
les événements qui dans la première moitié du XX ème siècle, ont fait
basculer l’Europe des Lumières dans la barbarie. De la chute de la
République de Weimar à l’organisation effrayante du camp de Térézine,
antichambre d’Auschwitz-Birkenau, le texte du compositeur Bruno Giner
retrace la carrière des compositeurs allemands pendant le règne de
l’horreur, selon qu’ils étaient juifs, résistants ou sympathisants.
L’auteur retrace le fil des vies sacrifiées, humiliées, déportées.
C’est au travers de chapitres documentés et précisément nourris, un
appel à la mémoire, le portrait réalisé de l’horreur humaine. Face à la
montée du nazisme, les musiciens ont fait l’objet d’une série de
mesures adaptées : série d’épuration systématique, de discrimination,
et de décisions pour la solution finale.
Comment passer sous silence
l’extermination organisée de milliers de juifs musiciens, parqués à
Térézine ? Dont a réchappé miraculeusement le chef Karel Ancerl… Sans
céder à l’éploration redondante, le style reste factuel, comptable
d’une réalité accablante pour le genre humain.

4. Chopin vu par ses élèves (Fayard)

Spécialiste du compositeur, qui a reçu en 2001 le prix de la fondation
internationale Frédéric Chopin de Varsovie, Jean-Jacques Eigeldinger,
professeur de l’Université de Genève, nous livre une somme
impressionnante de documents, en particulier de témoignages sur le
Chopin professeur. La présente édition actualise un ensemble de
parutions antérieures remontant à 1970. Brosser un portrait du Chopin
pédagogue est pertinent car le nombre de ses élèves parait
impressionnant tant le cercle des privilégiés n’a, au final, compter
que des admirateurs fervents et non des moindres dont Pauline
Viardot… (dont le livre par ailleurs, reproduit un magnifique dessin
de juin 1844 par Maurice Sand).

5. Fanny Mendelssohn, née Henzel (Symétrie)

Le texte tout d’abord écrit pour une thèse en 1992, est réédité sous le
contrôle de l’auteur qui ajoute des éclairages nouveaux, en
particulier, plusieurs regards personnels sur l’oeuvre pianistique de
la compositrice. Une trop courte postface qui vient « actualiser » le
texte (déjà très éclairant), précise la difficulté d’interpréter les
oeuvres pour piano (sans indications métronomiques), et les sources
musicales d’une oeuvre qui regarde vers Bach et Beethoven, tout en
rappelant aussi Liszt et Busoni… L’originalité de l’oeuvre est
évidente, sa finition tout aussi indiscutable. Ici le génie et la
ténacité discrète d’une compositrice de l’ombre s’affirme, rendant
caduque la déclaration réductrice, un rien mysogine: « Fanny cherche,
Félix trouve »…

6. L’Unité de la musique (Actes Sud)
Avec ce volume, s’achève et de façon osons le mot, « triomphal », l’une des encyclopédies mémorables qui sans vouloir conclure, ouvre réellement de nouveaux champs de connaissance et d’analyse critique…
Réexamens des notions d’authenticité, d’identité, « Du parlé au chanté »,
« orientalisme et exotisme de la Renaissance à Debussy », la quête du
« primitif » et de l’orient dans la musique occidentale, ou encore,
« L’enseignement de la World music en Occident », « le cas Céline Dion »
sont quelques unes de pistes abordées. Un autre chapitre nous concerne
davantage « Musique classique, populaire et musique du monde sur
internet »: les pistes esquissées sont nombreuses, les constats
foisonnants qui démontrent bel et bien « la Révolution Internet »,
entraînant la diffusion du savoir et l’accès à la musique dans une
évolution inéluctable. Demain, le classique trouvera-t-il enfin son
« grand public », élargi, transgénérationnel, décomplexé, curieux et
mobile, ouvert sans esprit partisan…?

7. La mort de Franz Liszt (Buchet-Chastel)

A la lumière des révélations de Lina Schmalheusen, le texte et les
analyses développés par Alan Walker dévoilent plusieurs aspects de la
carrière et de l’oeuvre du grand homme: la relation que lui porte
Cosima, fille contradictoire, froide et distante, totalement aspirée
dans la défense de l’oeuvre de son mari Richard Wagner, la
reconnaissance de Liszt, comme pianiste surtout comme compositeur dont
l’oeuvre continue d’être passablement « minorée » au profit de celle de
son gendre Wagner. Au final, tout vient d’une rivalité jamais exprimée
ni formulée, voire d’un antagonisme larvé et non analysé entre le clan
de Liszt et celui de Wagner, entre deux génies d’une égale importance
que la proximité, dans un même cercle familial, a finalement exacerbé,
« fluctuant d’un extrême à l’autre, de l’amitié la plus tendre à des
gestes d’hostilité et à une colère incontrôlable. »

8. La musique à Versailles (Actes Sud)

Au moment où le Centre de musique baroque de Versailles fête ses déjà
20 ans (automne 2007), l’ouvrage séduira par la qualité du texte,
développé sous le prisme d’une rédaction et d’un regard personnel et
subjectif, ceux du claveciniste Olivier Baumont, autant que par le soin
éditorial apporté à l’iconographie (qui en fait un beau-livre à la
somptueuse scénographie). Opportun, le texte souligne combien la
musique fut l’hôte chéri du palais des rois Bourbons. En visuel de
couverture, la réunion de musiciens d’André Bouys l’indique
clairement: ici est le domaine des musiciens, compositeurs et
interprètes (y figure viole à la main, Marin Marais) qui ont pu trouver
auprès des souverains, de Louis XIII à Louis XVI, pendant deux siècles,
les conditions idéales pour exercer leur art. Réunion d’hommes de
l’art, entente et affinités (du moins supposées) entre des
entrepreneurs de la musique, capable d’édifier la conversation musicale
comme une discipline majeure. Pour glorifier et nourir la propagande
royale, animer les fastes monarchiques, et pour nous, enfants de la
révolution, toujours sublimer les proportions de l’architecture, ou les
perspectives à l’infini d’un parc parmi les mieux ouvragés que
l’Histoire nous a légué…

9. Nadia Boulanger et Lili Boulanger (Symétrie)

C’est aussi en marge des notions d’écriture, d’analyse, de
compréhension et de goût, une histoire attachante sur la féminitié
musicale. En particulier, lorsqu’est abordée la compositrice dont
l’abandon assez tôt de la carrière, n’est pas sans être le moindre
paradoxe de la part d’une personnalité aussi volontaire et active. Mais
ici, la force de caractère s’accorde à l’intelligence, en particulier à
la conscience de ses propres limites. Parce qu’elle la trouvait
« parfaitement inutile », Nadia Boulanger cessa de poursuivre son oeuvre
de compositrice, certes dense sur le plan harmonique mais dénuée de
toute intention dramatique. Une hypothèse passionnante est avancée par
Karol Beffa (lui-même compositeur), la mort de sa soeur Lili (à 24 ans
en 1918), rendant l’oeuvre à deux voix désormais impossible, tout au
moins, moralement irréalisable. A l’écriture de sa propre musique,
Nadia après le décès de sa cadette adorée, privée de son double
musical, préfère se consacrer à la diffusion de l’oeuvre léguée par la
défunte. D’ailleurs, Lili Boulanger, élève surdouée de Georges
Caussade, qui incarne justement l’ambition réussie d’une jeune femme,
remportant le prix de Rome, en 1913, est fauchée en pleine évolution de
son style. Son exemple exceptionnel prend même valeur de mythe dont les
enjeux et la signification dans l’attribution de la récompense suprême
sont analysés avec clarté. Le lecteur désireux de comprendre le
contexte musical des compositrices au tournant du siècle trouvera de
nombreux sujets de réflexions très éclairants.

10. L’Offrande Musicale par André Tubeuf (Robert Laffont)

A l’érudition accessible, dans ‘évocation d’une période de l’actualité
musicale qui aujourd’hui nous paraît lointaine avec ses légendes
désormais inaccessibles, les articles écrits pour la presse d’alors,
tissent une langue fluide, argumentée, chantante. L’admirateur qui
écoute laisse ainsi plusieurs articles sur les compositeurs de son
panthéon personnel (car il a fallu sélectionner et retenir ceux qui ont
compté à ses yeux), nombre d’évocations, mi portraits (souvent
hommages), mi compte-rendu de concert, de ses interprètes fétiches, de
Claudio Arrau à Ljuba Welitsch… Suivent plusieurs textes d’humeur, où
la sagacité du verbe produit ses synthèses, ses raccourcis, ses visions
subjectives qui font réagir le lecteur que nous sommes (mais les bons
textes n’ont-il pas pour objet de susciter et d’autoriser le débat?): « A travers champs« , « glossaire » et surtout « lettre à un jeune musicien »
dans lequel l’auteur fort de sa propre expérience de l’écoute, de
l’attention, de la réflexion, offre un guide personnel pour tout
mélomane qui veut s’efforcer malgré notre société de l’audience, de
l’image, du zapping, à comprendre et à approfondir chaque partition
proposée à son écoute…

11. Dominique Garban: Jacques Rouché (Somogy éditions d’art)
Côté opéra, la politique de Rouché, personnalité parisienne
incontournable qui tient salon dans son hôtel modern style, est tout
autant pertinente, apportant son lots de réalisations étourdissantes:
Fedor Chaliapine dans La Khovantchina (1924), Padmâvatî de Roussel
(1923), et tant d’autres… D’une période particulièrement fastueuse,
marquée par l’esprit de découverte, de risque, de modernité et de
création, les textes très documentés et richement illustrés témoignent.
Par modernité, il faut entendre le désir d’unir les arts et toutes les
disciplines du métier lyrique: le point d’apothéose en serait
assurément les ballets modernes ainsi crées jusqu’à la seconde guerre,
et l’inventivité requise pour les reprises d’opéras,

12. Catalogue de l’exposition « Wagner, visions d’artistes » (Somogy éditions d’art)
Présentée au Musée Rath de Genève jusqu’au 29
janvier 2006, l’exposition qu’accueille la Cité de la musique à partir
du 25 octobre 2007 et jusqu’au 20 janvier 2008, interroge l’impact du
théâtre wagnérien chez les artistes et créateurs, écrivains,
plasticiens, vidéastes. Qu’il y ait eu ou non « rencontres » et
compréhensions profondes entre l’oeuvre de Wagner et les artistes qui
en ont éprouvé la découverte, peu importe en définitive. Il y a bien eu
résonances, impact, empreintes. Wagner et son esthétique d’un art total
ne cesse de susciter l’imaginaire des publics et des créateurs. Les
visions d’artistes dont il s’agit et qui s’exposent ainsi à partir du
25 octobre 2007 présentent le travail des peintres tels Fantin-Latour,
Renoir, Makart, Böcklin, Redon, Von Max, Beardsley, Khnopff, Hugues…
Jusqu’à Kiefer. Autant de regards illustratifs ou suggestifs qui
tentent de se mesurer à l’odyssée wagnérienne, en souhaitant atteindre
au sublime de l’image, au-delà du simple figuralisme.

13. Regards sur la musique, au temps de Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (Cmbv-Mardaga)
Publication incontournable. Le Centre de Musique Baroque de Versailles publie en un cycle de quatre
volumes, un ensemble captivant des contributions réunies par Jean Duron
pour sa collection « Regards sur la musique ». En collaboration avec les
éditions Mardaga, le « Cmbv » offre ainsi une vaste documentation dont
l’intérêt majeur tient à la diversité complémentaires des « regards »
ainsi développés. La musique en dialogue avec les arts contemporains,
surtout la peinture, y est le sujet d’analyses et d’essais qui montrent
pour chacun des quatre règnes envisagés, la vitalité du phénomène
musical: compositeurs à l’oeuvre, genres concernés, écritures, débats
théoriques, connotations et enjeux partagés du social et du politique
surtout, car, sous les rois Bourbons de Louis XIII à Louis XVI, la
musique est étroitement associée à la politique, c’est même la
manifestation la plus éloquente de l’autorité et du pouvoir.

Derniers articles

CRITIQUE événement. COFFRET : BRAHMS / GARDINER. Symphonies n°1 – 4. Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam (2021, 2022, 2023 – 3 cd DG Deutsche Grammophon)

18 ans après les avoir jouées et enregistrées avec l’Orchestre romantique et révolutionnaire (2007), John Eliot Gardiner reprend l’étude...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img