mercredi 23 avril 2025

Thomas Quasthoff chante Dichterliebe de Schumann Arte, les 20 puis 28 juillet 2008

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Thomas Quasthoff
baryton


Arte
Dimanche 20 juillet 2008 à 19h
Lundi 28 juillet 2008 à 8h

Concert enregistré au Festival de Verbier, Suisse, le 29 juillet 2007. 42mn

Récitaliste inflexible
Eté 2007 (le 29 juillet précisément) , le baryton allemand Thomas Quasthoff, et la pianiste française, Hélène Grimaud, abordent lors du festival de Verbier, le cycle Dichterliebe (Les amours du poète) opus 48, de Robert Schumann, d’après les poèmes d’Heinrich Heine. Suivent deux mélodies extraites des Lieder und Gesänge op. 32 de Johannes Brahms. Sens du récit, pudeur et lyrisme, font des Dichterliebe, un morceau de bravoure pour tout baryton. Le timbre clair et noble, vaillant comme articulé, de Thomas Quasthoff (49 ans en 2008) offre aujourd’hui une interprétation convaincante. En plus de la couleur, en liaison avec la vie intérieure, le baryton cisèle le verbe: dire en chantant. Un défi lancé à l’interprète par Monteverdi à l’aube baroque. Mais revivifié par les romantiques et superbement défendu et relevé par les musiciens, comme ici, s’ils savent écarter tout pathos et toute enflure. D’autant que le piano d’Hélène Grimaud sait capter les climats du rêve, de l’inconscience, de l’onirisme amoureux. Duo exemplaire. L’un des temps forts de l’édition Verbier 2007.

Encouragé par son père, lui-même très mélomane qui aurait souhaité poursuivre une carrière de chanteur, Thomas Quasthoff, enfant même s’il chantait, ne rêvait pas de faire carrière. Or ses Bach, ses lieder l’ont peu à peu imposé comme l’un des diseurs les plus inspirés en langue allemande, en particulier dans le Winterreise de Schubert. Après une formation à Hanovre (avec Charlotte Lehmann), sa carrière débute à partir de 1988 quand il remporte le premier prix du Concours international de l’ARD à Munich. Le récitaliste s’est taillé une réputation inflexible, au service de la musique comme passeur d’émotion pour le plus grand nombre.
Soignant legato, articulation, phrasé, accent, il approfondit la connaissance de chaque partition, afin de mieux ciseler le verbe. D’ailleurs, même chez Wagner, il s’agit pour lui de souligner la ligne intelligible du texte. Chanter Amfortas mezzo, piano fut un défi, autant pour l’interprète que le public qui l’écouta dans ce rôle. Amateur de jazz, le baryton basse qui se produit depuis près de 20 ans à présent, a aussi réussi l’expérience et les défis de la scène: Le Château de Barbe-Bleu, Amfortas (Parsifal de Wagner), mais aussi Falstaff (en version de concert), Philippe II (Don Carlos de Verdi)… Complice de Simon Rattle ou de Daniel Barenboim, Thomas Quasthoff enseigne également au Conservatoire Hanns Eisler de Berlin. L’artiste qui est marié et père d’une petite fille, ne cache pas ses engagements politiques: humaniste, pacifiste à l’égal d’un Barenboim, le chanteur (à l’inverse d’un Fischer-Dieskau, plus réservé et pudique), recherche le contact du public après chaque concert. Il a plusieurs fois fait des déclarations pour plus de liberté et de fraternité, en prélude à ses récitals et concerts. Il rêve de chanter demain, Leporello et Woyzzeck…

Illustration: Thomas Quasthoff (DR)

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