mercredi 23 avril 2025

Henry Purcell, portrait France Musique, du 1er au 5 décembre 2008 à 13h

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Henry Purcell

(1659 – 1695)
Portrait

Fance Musique

Du 1er au 5 décembre 2008
à 13h

Grands compositeurs

Choriste à la Chapelle Royale
Né le 10 septembre 1659, mort 36 ans plus tard, le 21 novembre 1695: Henry Purcell demeure le plus grand poète musicien de l’Angleterre baroque. Souffle Shakespearien, connaissance profonde des passions humaines, l’Orphée britannique qui d’ailleurs a mis en musique de nombreux vers du grand William, continue de séduire et même captiver tous ceux qui découvrent et réécoutent sa musique. Il est né à Westminster et décédé à Londres. Si Haendel et son Messie composent un même diptyque grandiose et incontournable pour la musique anglaise du XVIIIème, Purcell et son opéra de chambre, Dido & Aeneas (Didon et Enée) demeure le chef absolu de l’opéra baroque anglais.

Henry le père, gentilhomme à la Chapelle Royale, qui chanta pour le couronnement de Charles II, encourage la vocation musicale de ses Henry naturellement mais aussi de Daniel Purcell qui sera également un compositeur renommé et de valeur.
Au décès de son père, le jeune Henry qui a 5 ans en 1664, est recueilli par son oncle Thomas, attentionné et curieux de la maturation du jeune musicien. Ce dernier devient choriste. Ses premiers professeurs sont Henry Cooke (mort en 1672), puis Pelham Humfrey (mort en 1674).

A peine âgé de 10 ans, Purcell compose une ode pour l’anniversaire du Roi (vers 1670). Le jeune Henry se perfectionne auprès de John Blow, intègre l’Académie de musique de Westminster et devient organiste de l’Abbaye en 1676 à 17 ans. Ses talents de compositeur se révèlent dans la musique théâtrale: Aureng-Zebe (de John Dryden), Epsom Wells et The Libertine (de Thomas Shadwell); puis en 1677, Abdelazer, tragédie d’Aphra Behn, en 1678 Timon of Athens de Shakespeare (Ouverture et pantomine de la seconde version de la pièce, dont le chœur In these delightful pleasant groves), auquel succèdent deux autres ouvrages d’importance, cycle là aussi de musique pour la scène d’après deux pièces dramatiques: Theodosius de Nathaniel Lee, et The Virtuous Wife de Thomas d’Urfey .

Pour la voix exceptionnelle du révérend John Gostling (basse chantante), Purcell compose plusieurs hymnes dont en 1679 (Choice Ayres, Songs and Dialogues, sur les textes de John Playford). They that go down to the sea in ships, prière pour le salut du Roi sauvé d’un naufrage, démontre l’amplitude vocale dont était capable le soliste virtuose particulièrement adulé à son époque (deux octaves).


Blow démissionne pour Purcell

Coup de théâtre en 1680: Blow démissionne de son poste d’organiste en faveur de son élève, le jeune Purcell âgé de 22 ans. Le compositeur se consacre exclusivement pour la musique sacré, écartant pour un temps, la musique théâtrale.
Le chef d’oeuvre musical et dramatique de Purcell demeure sans hésitations Didon et Enée, créé vraisemblablement vers 1689. A 30 ans, le compositeur fait montre d’un instinct sûr, assimilateur de la langue des opéras italiens alors florissants, surtout d’une première étape franchie dans le sillon proprement britannique grâce à la pantomine Venus and Adonis de son maître et mentor John Blow.
Curieusement hors des cercles privés, Didon et Enée ne semble pas avoir conquis les théâtres anglais. Et sa notoriété demeure active auprès des seuls connaisseurs. En 1682, Purcell au décès de Edward Lowe, devient simultanément à ses fonctions à Westminster, organiste de la Chapelle Royale. Le musicien au service de la Cour d’Angleterre compose nombre de pièces de circonstance (Odes, Hymnes, dédiés au Roi et aux membres de la famille royale).


Un génie de la scène

Purcell n’en abandonne pas pour autant le théâtre. Il compose ainsi la musique de la tragédie Tyrannick Love de Dryden (1687), celle de The Fool’s Preferment (La Promotion des imbéciles), pour les chants écrits par Dryden pour la nouvelle version de La Tempête de Shakespeare, Dioclesian de Fletcher et Massinger, Amphitryon de Dryden. Tout converge ainsi vers ses oeuvres majeures après Dido, King Arthur (1691), d’après le livret de Dryden, puis The Fairy Queen (1692), d’après Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare.

Parmi les dernières oeuvres sacrées du compositeur, soulignons l’Ode pour Sainte Cécile (1693), premier Te Deum anglais, joué rituellement à Saint-Paul, avant que celui de Haendel ne le remplace en 1743. Le génie baroque s’éteint à Londres (son corps est déposé au pied de l’orgue de Westminster) au sommet de sa gloire comme de sa fortune, à 36 ans. John Blow compose une Ode à la mémoire de son disciple brillantissime: Ode sur la mort de M. Henry Purcell : An Ode, on the Death of Mr Henry Purcell d’après un texte d’un collaborateur familier, John Dryden. Son épouse Frances, jusqu’à sa mort en 1706, s’engage à faire imprimer la musique de son époux, en particulier dans le recueil désormais incontournable, intitulé Orpheus Britannicus, édition réalisée en 2 volumes, respectivement publiés en 1698 puis 1702.

La postérité du musicien baroque se prolonge dans l’admiration et les emprunts des compositeurs qui lui ont succédé, de Bejnamin Britten au groupe de rock The Who, comme plus récemment à Sting, grand amateur de musique ancienne, de Dowland à Purcell.

Illustrations: Henry Purcell (DR)

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