Heinrich Schütz
1585 – 1672
Portrait musical
Grands compositeurs
France Musique
Du 26 au 29 janvier 2009 à 13h
France Musique a bien raison de consacrer en ouverture et comme une éloquente préparation musicale à la thématique baroque germanique de la Folle Journée de Nantes 2009, (Buxtehude, Schütz, Bach) un grand portrait d’Heinrich Schütz. Du lundi 26 au jeudi 29 janvier 2009, tous les jours à 13h, (case « grands compositeurs »), la chaîne radiophonique propose, avant de diffuser depuis Nantes, plusieurs cycles de concerts Schütziens, en diffusé et en direct, ce portrait du compositeur qui, à l’époque des ravages de la Guerre de Trente Ans, semant désordres, barbarie et inhumanité, proclame dans la première moitié du XVIIème, son chant artistique d’une sensualité profonde et intérieure – sensualité et mysticisme: alliance désormais emblématique du premier baroque (Seicento)-, apprise en Italie auprès de Giovanni Gabrieli et Claudio Monteverdi.

Thématique de la Folle Journée 2009 oblige, France Musique consacre sa tranche de 13h, au plus grand compositeur germanique avant Bach: Heinrich Schütz (1585-1672). Comme Rembrandt qui le portraiture vers 1640 (portrait ci contre), Schütz succombe à la mode italienne. Si le peintre se fait caravagesque, le musicien assimile les arcanes de l’art italien, en particlier vénitien, auprès de Gabrielli et du grand Claudio Monteverdi. Feuilleton d’autant plus incontournable qu’il offre un excellent préambule à la Folle Journée nantaise sur le même thème (Buxtehude, Schütz, Bach)… Série événement
Le Saxon vénitien

C’est un saxon éduqué à l’art italien, le fils spirituel du grand Giovanni Gabrieli, prince des musiciens vénitiens puis élève de l’immense Claudio Monteverdi; initié par les deux maîtres de chapelle à San Marco et leurs disciples proches à Venise même (1608-1611 puis 1628), aux arcanes envoutantes de la sensualité déclamée des textes poétiques: Heinrich Schütz (1585-1672) demeure le plus grand compositeur du XVIIème, maître incontesté, inégalé du baroque septentrional, dans les états germaniques, surtout à Dresde, où outre une abondante littérature pour l’église, il sait aussi créer le premier opéra en langue allemande,
Dafné … en 1627.
Devenu un astre vivant à la fin de sa vie, adulé par les princes de son temps, Schütz lègue l’assimilation du modèle italien musical en terres allemandes, en particulier celles converties au protestantisme. De ses premiers Madrigaux Italiens, composés dans sa jeunesse dans le sillon de Gabrielli, jusqu’au Magnificat allemand, au
Requiem (Musicalische Exequien), aux Sept paroles du Christ en Croix comme ses trois Symphonies sacrées (Symphoniae sacrae), Schütz avant Bach au siècle suivant, incarne une figure majeure de la pensée et de l’écriture musicale à son époque. Feuilleton passionnant.
France Musique
Schütz, le plus italien des allemands. Série radiophonique. Du 26 au 29 janvier 2009, tous les jours, à 13h, « Grands compositeurs ».
Illustrations: Heinrich Schütz par Rembrandt vers 1640 (DR)