Cinéma: Clara, épisode de la vie de Clara Schumann. Un film de Helma Sanders-Brahms (Allemagne, France, Hongrie, 1h47, 2008). Sortie le 29 avril 2009

Düsseldorf, septembre 1850: la famille Schumann s’installe dans une somptueuse maison de ville: alors que Clara poursuit une brillante carrière de pianiste virtuose (jouant entre autres les oeuvres de son mari), Robert, est appelé à diriger l’orchestre de la ville. Il a créé son opéra Genoveva (juin 1850), compose sa 3è Symphonie « Rhénane »: la période est l’une des plus fécondes de sa courte existence (il écrira aussi ses oratorios sublime dont Le Pèlerinage de la rose) car il ne lui reste plus que 6 années à vivre, les deux dernières dans un asile près de Bonn. Le destin frappe quelques temps plus tard, à leur porte en cette journée du 30 septembre 1853: quand un jeune homme de 20 ans se présente et joue quelques unes de ses oeuvres au couple en gloire, Johannes Brahms. La film évoque le couple à trois voix que forme dès lors la petite colonie de musiciens…

Autour de Clara (Martina Gedeck), image idéale de la femme romantique, à la fois intelligente, réconfortante et forte, de surcroît pianiste exceptionnelle, les deux hommes partagent, échangent, collaborent même en une communion spirituelle et artistique singulière.

Le film de Helma Sanders-Brahms précise dans un langage épuré parfois austère, le portrait de chacun: la grâce démunie de Clara vis à vis de la folie croissante et des désordres mentaux de son époux, par ailleurs compositeur génial; la force de l’amour que voue le jeune Johannes Brahms (Malik Zidi) à son aînée quadragénaire en laquelle il voit tous les visages féminins les plus adorables comme les plus inaccessibles; les doutes, la solitude et l’errance de Robert Schumann (magnifique Pascal Gréggory), de plus en plus marginalisé par ses voix intérieures « aux divines harmonisations »…