Orchestre Philharmonique de Nice. Mark Foster. Stockhausen Nice, Marseille, les 14 et 16 mai 2009

Pour ce troisième concert exceptionnel, l’Orchestre Philharmonique de Nice rend hommage au compositeur allemand Karlheinz Stockhausen, deux ans après sa disparition. Né en 1928, Stockhausen, illustre et bouillonnante figure « de l’Ecole de Darmstadt », aux côtés de Maderna, Nono, Berio, Boulez, mais aussi Ligeti et Kurtag, laisse une oeuvre protéiforme et ambitieuse qui s’impose dans toutes les directions de l’expérimentation moderne et de la création musicale du XXe siècle, du sérialisme à la musique électronique.

Le Philharmonique de Nice offre un échantillon de sa musique en abordant Spiel (‘‘game’’, ‘‘play’’), composé en 1952. D’une durée de 16 minutes, c’est la dernière pièce de Stockhausen divisée en mouvements (deux). La partition, en plus d’un grand effectif orchestral, prévoit 9 percussionnistes sur scène. A coté des musiciens de l’Orchestre, les élèves de la classe de percussions du Conservatoire de Nice, se prêtent à l’expérience musicale.

Ensuite, le pianiste Roger Muraro interprétera le Concerto pour piano n°2 de Bela Bartók. Le pianiste français, d’origine italienne, lauréat des Concours Internationaux Tchaikovsky (Moscou) et Franz Liszt (Parme, Italie), collabore avec les plus grands chefs d’orchestre parmi lesquels Zubin Mehta, Pinchas Steinberg, Marek Janowski, Valery Gergiev… Proche de Messiaen, Roger Muraro a su s’imposer dans l’interprétation des oeuvres du compositeur français, en particulier son catalogue pour clavier, ce dès 1988 en particulier dans les « Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus ». Ce qui valut à l’interprète, l’enthousiasme de l’auteur: « Merci à Roger Muraro pour son intégrale absolument sublime de cette œuvre si difficile ! Avec toute mon admiration pour sa technique éblouissante, sa maîtrise, ses qualités sonores, son émotion, et j’oserai dire sa Foi !… ».
Le Concerto pour piano n° 2 de Béla Bartók est un des concertos pour piano parmi les plus difficiles du répertoire. Bartók a écrit la plupart de sa musique de piano pour lui-même, en tant que concertiste. Composé en octobre 1931, l’oeuvre est créée le 23 janvier 1933 – date tristement célèbre, puisqu’elle a marqué sa dernière apparition dans l’Allemagne bientôt nazie.

Mark Foster, spécialiste de la musique contemporaine, dirige ce programme les 12 puis 14 mai 2009, à Nice (Conservatoire) puis dans le cadre du Festival International « Les musiques d’aujourd’hui » organisée par le GMEM à Marseille. Le GMEM, dirigé par Raphaël De Vivo, est un Centre nationale de création musicale, qui conduit des actions dans le domaine de la création, la recherche, la formation musicale, la production et la promotion de la musique d’aujourd’hui. C’est la deuxième année que le Philharmonique de Nice se produit au Festival de Marseille comme orchestre invité.
Né à Melbourne, Mark Foster entreprend des études de piano et de composition au Conservatoire de cette même ville. Lauréat de la Deutscher Akademischer Austausch Dienst, il obtient une bourse et se perfectionne de 1978 à 1980 à Munich, où il dirige, compose et orchestre des musiques de scène et de film. Directeur musical de l’Orchestre des Pays de Savoie pendant 10 ans, Mark Foster est le chef principal invité de l’Orchestre de Caen depuis septembre 2000.