Georg Friedrich Haendel
Ezio, 1732
France Musique
En direct de Montpellier
le 28 juillet 2009 à 20h
Ezio fait partie d’un cycle d’opéras à succès propres aux années 1730 à Londres: Haendel se taille une réputation de génie lyrique, non usurpée. Après Partenope (1730), Poro (1731), Ezio, créé en 1732 s’inscrit dans la tradition du seria classique, inspiré par l’Histoire Romaine: vaste continuum d’arias da capo. La partition fait figure de réserve d’airs écrit dans la stricte observance de l’alternance recitativo/aria (da capo). Ezio est ensuite suivi d’opéras plus audacieux et novateurs tels Sosarme (1732), l’excellent Orlando (1733), dont la folie offre le prétexte d’une suite d’arias accompagnatos enchaînés.
Ezio d’après Métastase, le poète et librettiste officiel de la Cour impériale de Vienne, incarne la loyauté vertueuse du général Ezio (ainsi que la détermination lumineuse de son épouse Fulvia, vraie protagoniste de l’opéra), dont les qualités morales illustrent l’idéal de l’Esprit des Lumières. Avant Haendel, Porpora (1728), après lui, Hasse (1755) puis Jommelli (1741) et surtout Gluck (1750 et 1764) mettent en musique l’histoire d’Ezio sur le même livret métastasien: à la rigueur des arias succcessifs répond la pureté morale de héros éprouvés.
Distribution
Verónica Cangemi, soprano, Fulvia
Kristina Hammarstroem, alto, Onoria
Lawrence Zazzo, contre-ténor, Ezio
Sonia Prina, alto, Valentiniano
Antonio Abete, basse, Varo
Vittorio Prato, ténor, Massimo
Kammerorchesterbasel
Direction: Attilio Cremonesi
Ce qu’il faut retenir
Au cours de son séjour à Rome en 1729 pour y recruter de nouvelles voix performantes destinées à défendre ses opéras et combler ses caisses comme impresario, Haendel découvre le livret d’Ezio mis en musique en 1728 par Auletta et rédigé par l’excellent Métastase dont il a mis en musique Siroe et Poro. Le poète librettiste reprend le mythe du général Ezio vainqueur des Huns et d’Attila en 451, mais dont il réécrit la fin, de tragique (assassiné par l’Empereur jaloux de sa gloire et de sa popularité en 454), en carrière auréolée, finalement promise au bonheur. Moraliste et concepteur de la vertu et de l’exemplarité à l’opéra, Métastase s’intéresse au portrait des deux héros vertueux, Ezio dont il fait un général loyal et déterminé, à l’inflexible honneur, et Fulvia qui malgré la pression de son père Massimo (profil emblématique du calculateur froid et cynique, quitte a sacrifier sa propre fille), demeure fidèle à l’unique adoré, Ezio. (extrait de la critique du cd Ezio par Alan Curtis, coffret Archiv, enregistré en septembre 2008. Par Camille de Joyeuse)
Synopsis
Massimo veut se venger de l’Empereur Valentiniano car il a humilié son épouse. Sa fille Fulvia est de surcroît la promise de l’Empereur détesté: Massimo profite du retour du général victorieux Ezio fiancé à sa fille Fulvia, pour réaliser sa vengeance.
La haine entre l’Empereur jaloux et le général trompé est attisée, d’autant que la soeur de Valentiniano, Onoria, qui aime Ezio sans retour, ne souhaite que la chute de celui qui la repousse.
L’attentat fomenté par Massimo échoue: Ezio est suspecté, puis arrêté, enfin condamné par l’Empereur. Le préfet Varo feint d’avoir exécuter le général traître. Mais les complices sont démasqués: Fulvia s’accuse, prête à mourir puisqu’elle pense Ezio, mort. Massimo soulève le peuple, l’Empereur va être détrôné puis exécuté, mais Vero dévoile que Ezio na pas été tué; Massimo s’adoucit: l’Empereur a été défait. Et Ezio peut épouser la seule femme qu’il aime, la loyale et fidèle Fulvia.
Dossier réalisé par Elvire James
& Camille de Joyeuse.
Lire aussi notre dossier Ezio de Gluck