jeudi 24 avril 2025

« Une vision de la musique. L’histoire de Deutsche Grammophon » 11 ans de Deutsche Grammophon. Verlhac Editions

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Les 111 ans du label jaune

L’anniversaire
Deutsche Grammophon

Quand on interroge l’actuel président de Deutsche Grammophon, Michael
Lang, on apprend qu’il était plus judicieux de fêter les 111 ans du
label jaune en 2009, plutôt que ses 110 ans qui en 2008, correspondaient, horreur du calendrier, au centenaire du maestro légendaire maison… Herbert von Karajan. Pour
ne pas risquer une confusion de messages et de communications croisés,
la firme discographique prestigieuse a donc décidé de souligner en
novembre 2009, ses 111 ans: 3 « 1 » en guise de célébration, forte d’un
catalogue qui force l’admiration au regard des interprètes qui ont
signé avec elle, un contrat exclusif.
DG, c’est une signature en forme de cartouche couronné par un bouquet
de tulipes (dessiné et reproduit à partir des années 40), et en son
centre en lettres italiques et noir sur fond jaune canari, les deux mots
qui font rêver mélomanes et artistes. Qualité des enregistrements,
couvertures et livrets soignés, le label a su depuis plus de 100 ans,
défendre un standard d’excellence qui fait toujours impression (non
sans raison) dans l’imaginaire collectif.

La maison qui a mis en ligne sa propre boutique digitale, s’inscrivant
ainsi avant les autres majors, dans l’ère numérique, sait renouveler
son offre, débusquant et accompagnant les nouvelles stars du classique,
celles des nouvelles générations, tels Anna Netrbko, Elina Garanca,
Magdalena Kozena, Rolando Villazon, Patricia Petibon, et surtout
Gustavo Dudamel…

Parmi les artistes légendaires recensés dans le dictionnaire, sont mis
en avant (outre les précédents jeunes talents déjà cités) Claudio
Ababdo, Roberto Alagna, Pierre Boulez, Dietrich Fischer-Dieskau, Hélène
Grimaud, Hilary Hahn, Lang Lang, Anne-Sophie Mutter, Maria Joao Pires,
Maurizio Pollini, Thomas Quasthoff, Vadim Repin, Esa-Pekka Salonen,
Bryn terfel, Rolando Villazon. Plus loin, dans l’index des « principaux
artistes DG » citons d’autres noms qui laissent pantois… dans la
tranche 1898-1907: Sarah Bernhardt, Adelina Patti; 1908-1917: Lotte
Lehmann, Richard Strauss… 1918-1927: Fritz Busch, Wilhelm
Furtwängler, Erich Kleiber, Lauritz Melchior, Franz Schreker, Bruno
Walter… 1928-1937: Pietro Mascagni, Igor Stravinsky, Alexander von
Zemlinsky… et ainsi jusqu’à nos jours. C’est assez dire l’éblouissant
catalogue DG qui recèle encore, toujours des perles à redécouvrir et
réécouter.

Parmi les textes réunis dans ce foisonnant ouvrage commémoratif, qui
récapitule les événements marquants de la société phonographique à son
origine, ses étapes décisives (débuts de l’enregistrement, séparation
en 1916 des branches allemandes et anglaises avec àla clé la naissance
d’Emi en Grande-Bretagne; avènement du compact disc et ère Karajan…);
qui rappelle ceux qui ont fait la légende du label (de Fricsay et
Böhm, à Karajan et Bernstein de Claudio Abbado à Giulini, de
Fischer-Dieskau à Boulez….), soulignons en fin de texte, l’apport de
l’entretien avec Hans Hirsch qui fut directeur du département Artiste
et Répertoire (1970-1982) puis DG adjoint de Polygram (1982-1985): son
témoignage précise les grandes étapes du label: l’action bénéfique
d’Elsa Schiller, venue de la RIAS permet l’arrivée des hongrois et des
suisses (Fricsay, Anda, Stader…) mais aussi des grandes figures de
l’époque, allemandes et autrichiennes (Furtwängler, à la fin de sa vie;
Böhm, Jochum, Kempff, Schneiderhan…), faisant du label, une marque
européenne et non plus seulement allemande. C’est aussi l’évocation du
« son » Karajan et cette répétition fameuse rapportée par l’assistant de
K, Michael Gielen, de Tristan de Wagner, en particulier du travail
spécifique sur le prélude du IIIè acte…

Pas moins de 222 pages en grand format pour évoquer l’histoire de DG
mais aussi dresser un bilan et quelques perspectives pour l’avenir.
Très nombreuses illustrations.

Aujourd’hui, à l’heure de la crise du disque physique, Deutsche
Grammophon a bien raison de veiller prioritairement à séduire les
jeunes mélomanes (majoritairement internautes) et à convaincre du
talent de ses jeunes artistes. L’avenir se joue vis à vis des jeunes et
sur internet. On ne peut que saluer cette stratégie.

Pour ses 111 ans, Deutsche Grammophon édite une série de 3 coffrets
anniversaires en édition limitée (6 cd, 55 cd, 13 dvd). Prochaine
critique sur classiquenews.com

« Une vision de la musique. L’histoire de Deutsche Grammophon ». 224
pages. Verlhac Editions. Pour les 111 ans de Deutsche Grammophon en
décembre 2009. Historiquement, ce sont les 3 frères Berliner (Emil,
Joseph, Manfred), qui le 6 décembre 1898 ont fondé le Deutsche
Grammophon Gesellschaft mbH qui a son siège à Berlin. Le premier
emblème est le fameux fox-terrier Nipper qui écoute « his master’s
voice » (la voix de son maître) assis devant un pavillon… que
reprendra par la suite Emi classics.

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