jeudi 24 avril 2025

Luigi Cherubini: Lodoïska, 1791. RhorerParis, TCE. Lundi 11 octobre 2010 à 20h

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Luigi Cherubini
Lodoïska
, 1791

Paris, Théâtre des Champs Elysées
Lundi 11 octobre 2010 à 20h

Inspiré par le triomphe contemporain de l’opéra comique Richard Coeur de lion de Grétry, Cherubini aborde lui aussi le genre lyrique avec dialogues parlés… sa Lodoïska, opéra en 3 actes est créé en 1791 d’après le livret de Claude-François Fillette-Loreaux.
Le librettiste de Cherubini adapte le roman d’aventure Amours du Chevalier de Faublas de Jean-Baptiste Louvert de Couvray. Comme il en fut pour sa Demophoon, concurrencée par un ouvrage éponyme et rival de Vogel, Lodoïska est aussi le sujet d’un opéra comique de Kreutzer, créé seulement 2 semaines après l’ouvrage de Cherubini: les parisiens exprimèrent cependant leur nette préférence pour la partition du Florentin. 200 représentations scellent le triomphe immédiat de l’oeuvre sur la scène: ses réceptions à Berlin dès 1797 puis Munich en 1813 attestent de son succès pas seulement hexagonal: européen. Même Vienne applaudit au style révolutionnaire en provenance de France: Lodoïska salué en 1802, entraîne même une nouvelle commande Faniska (créé en 1806). Beethoven y puisera les fondations de Fidelio et Mendelssohn applaudit encore face au rythme voire à l’urgence de la musique, la construction de la partition très riche en formations vocales diverses (quatuors, duos, tutti finaux dans chacun des 3 actes)…
L’opéra de Cherubini est donné dans le cadre du Festival Luigi Cherubini organisé par le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française, du 2 octobre au 2 novembre 2010. C’est dans le projet artistique du Festival une occasion exceptionnelle de découvrir le style de Luigi Cherubini alors âgé de 31 ans, pionnier de l’opéra français romantique à l’époque révolutionnaire…

Qu’est ce qui fait la réussite de Lodoïska en 2010? Sa verve dramatique, sa fluidité musicale où l’orchestre particulièrement expressif porte et relance constamment l’action: grand air de l’héroïne au II… dans lequel les instruments d’époque rétablissent les couleurs et l’équilibre voix/instruments. Orfèvre des voix, dramaturge né, riche en climats symphoniques, Cherubini est bien ce jalon essentiel entre Gluck et Berlioz. Le Florentin, malgré ses racines latines, rappelle souvent par ses audaces inventives un Rossini, revisite aussi Mozart (Cosi, par ses combinasons instrumentales propres…) mais il incarne véritablement l’esprit français. Cherubini comme Lully au XVIIè, est bien ce défenseur d’un romantisme naissant, préservé à l’époque révolutionnaire, promis à de plus amples développements avec Berlioz. L’apport de l’ouvrage en 2010 est donc indiscutable.
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