Albert Roussel: Le festin de l’araignée, 1913 France Musique, direct. Jeudi 14 mai 2009 à 20h

Albert Roussel (1869-1937) compose le ballet Le Festin de l’araignée en 1912. L’oeuvre est créée au Théâtre des Champs Elysées le 3 avril 1913. Juste retour d’une oeuvre élaborée pour la scène parisienne. Dès la première, la partition connaît un grand succès. Inspiré des Souvenirs entomologiques de Fabre, le ballet offre un cycle de visions animalières où culmine la toile tendue de l’araignée, dans laquelle sont pris au piège les insectes danseurs, proies gesticulantes et impuissantes. La série des morts d’insectes piégés s’achève non sans cynisme sur le décès de l’Araignée elle-même… proie d’une terrifiante mante religieuse. Le soir ramène le calme et la tranquillité dans ce coin de jardin qui en manquait pendant la journée. Retour à la pastorale enchantée du début. Ainsi se termine la tragédie des insectes.
La Suite d’orchestre tiré du Ballet suit l’action chorégraphique: Prélude, Entrée des fourmis, danse du papillon, éclosion, danse et funérailles de l’éphémère, chute du soir.


Il s’agit comme pour Bacchus et Ariane (autre chef-d’oeuvre de Roussel, plus tardif, propre au début des années 1930), d’une partition somptueuse par la finesse de son orchestration: la ciselure ravélienne de l’écriture exploite chaque tableau, animé d’une vivacité captivante, en relation directe avec la vie et la mort des insectes convoqués. Jamais partition orchestrale n’a mieux exprimé la vie secrète et troublante du microcosme.