ARTE, dim 3 fév 2019. Alice Sara OTT joue GRIEG. Trentenaire, la pianiste nippo-allemande Alice Sara Ott – née à Munich en 1988, occupe l’affiche du concert retransmis sur ARTE, dim 3 février 2019 à 17h30, un direct depuis la folle journée de Nantes 2019 dont le thème générique pour sa 25è édition, est « Carnets de Voyage ». La lolita eurasienne qui joue pieds nus, si elle ne surprend guère dans le choix de son répertoire – germanique et romantique auquel il faut ajouter l’inévitable et incontournable Chopin, ose renouveler l’expérience même du concert, affichant une décontraction qui reste évidemment très professionnelle. Pourtant ses Liszt sont loin d’égaler l’imagination frénétique et puissante de son confrère lui aussi chez DG Deutsche Grammophon, le russe autrement plus attachant Daniil Trifonov. Pour autant, ayant porté et défendus les couleurs de la musique française du XXè dans son dernier cd sous l’étiquette jaune (« Nightfall »), la pianiste ne s’en laisse guère conter et son talent, réel, pourrait nous surprendre dans ce programme nantais qui comprend le Concerto pour piano de Grieg, solide partition éperdue et romantique, et pilier du répertoire à l’égal de celui de Tchaikovsky ou du 1er de Brahms. Avec l’orchestre national du Tatarstan.
Le Concerto pour piano de Grieg est composé en 1868, il n’a que 25 ans, pendant un séjour au Danemark (Sollerod), épisode plus clément et doux que sa Norvège natale. Toute la partition en trois mouvements (Allegro molto moderato / Adagio / Allegro moderato molto e marcato) exprime le bonheur familial que le jeune auteur vit alors avec son épouse et leur fille. Comme le Concerto de Schumann écrit en 1858, lui aussi sous le sceau de l’amour (pour Clara Schumann), le Concerto de Grieg est aussi en la mineur. Il n’est pas improbable que l’élan irrésistible de Schumann ait inspiré la plume de Grieg qui mêle aussi des motifs propres au folklore norgévien. Créé à Copenhague en avril 1869, le Concerto frappe fortement le jeune Arthur Rubinstein, présent à la création qui en sera un interprète et un défenseur des plus inspirés. A l’écoute de la douceur intérieure de Grieg, le pianiste sait à la différence de bien des pianistes récents, écarter toute grandeur démonstrative…
VOIR ici Arhur Rubinstein jouer le Concerto pour piano de GRIEG,
avec cette simplicité et la recherche d’un son intérieur qui le caractérise…