2011 marque le centenaire de la naissance d’Ambroise Thomas (1811-1896), un compositeur messin méconnu aujourd’hui qui fut pourtant en France comme en Allemagne, applaudi comme… Verdi. Chabrier lui reconnaissait un statut « à part », sans se prononcer précisément sur la valeur de son legs: mais Thomas incarne bel et bien un standard de l’Europe romantique. Mignon (1866), puis Hamlet (1868) suffisent à l’inscrire au sommet de l’opéra français. Le successeur d’Auber à la direction du Conservatoire, nommé dès 1870, compose enfin son oeuvre ultime, Francesca da Rimini (1882). Taxé de conservatisme voire de pompiérisme farouche, Thomas illustre un certain courant officiel, très inspiré d’Auber, pourtant d’une indiscutable perfection formelle, mais aussi un point esthétique dépassé par les tenants du renouveau musical : Franck, D’Indy et Fauré, sans omettre donc Chabrier, plutôt critique voire jaloux probablement du statut et de la notoriété de son aîné (on retrouve le même phénomène et la relation subjective à charge entre Cherubini et Berlioz).
Profitant des représentations d’Hamlet à l’Opéra du Rhin (Strasbourg, 5 représentations du 19 au 28 juin 2011, avec Stéphane Degout dans le rôle-titre), L’Avant-Scène Opéra dédie tout un nouveau dossier à Hamlet, oeuvre fétiche et certainement la plus applaudie (avec Mignon) du maître français au XIXème siècle.
5 chapitres dévoilent les clés d’une oeuvre somptueuse et « moderne », qui révise et réactualise non sans violence et sauvagerie, le mythe transmis par Shakespeare. Au sommaire de l’Avant Scène Opéra n°262: guide d’écoute complet (présentant et explicitant la partition intégrale), complété par le commentaire analytique de Tchaïkvoski, présent pour la création de l’oeuvre à Moscou; évocation de la carrière fulgurante du musicien, en particulier adulé sous le Second Empire, soucieux de perfection formelle et de couleurs; focus sur le personnage central, un rôle exigeant voire redoutable taillé pour un interprète légendaire, le baryton Jean-Baptiste Faure… ; étude sur ce qu’apporte le Hamlet de Thomas au texte originel de Shakespeare; enfin, discographie complète d’une oeuvre hier pilier de la programmation de l’Opéra de Paris, et aujourd’hui toujours boudé par les deux scènes parisiennes de Garnier et Bastille. Lecture incontournable.
Profitant des représentations d’Hamlet à l’Opéra du Rhin (Strasbourg, 5 représentations du 19 au 28 juin 2011, avec Stéphane Degout dans le rôle-titre), L’Avant-Scène Opéra dédie tout un nouveau dossier à Hamlet, oeuvre fétiche et certainement la plus applaudie (avec Mignon) du maître français au XIXème siècle.
5 chapitres dévoilent les clés d’une oeuvre somptueuse et « moderne », qui révise et réactualise non sans violence et sauvagerie, le mythe transmis par Shakespeare. Au sommaire de l’Avant Scène Opéra n°262: guide d’écoute complet (présentant et explicitant la partition intégrale), complété par le commentaire analytique de Tchaïkvoski, présent pour la création de l’oeuvre à Moscou; évocation de la carrière fulgurante du musicien, en particulier adulé sous le Second Empire, soucieux de perfection formelle et de couleurs; focus sur le personnage central, un rôle exigeant voire redoutable taillé pour un interprète légendaire, le baryton Jean-Baptiste Faure… ; étude sur ce qu’apporte le Hamlet de Thomas au texte originel de Shakespeare; enfin, discographie complète d’une oeuvre hier pilier de la programmation de l’Opéra de Paris, et aujourd’hui toujours boudé par les deux scènes parisiennes de Garnier et Bastille. Lecture incontournable.