jeudi 24 avril 2025

Ambroise Thomas: Mignon, 1866. Roth, avril 2010France Musique, samedi 18 septembre 2010 à 19h

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Ambroise Thomas

Mignon
, 1866


France Musique

Samedi 18 septembre 2010 à 19h

Opéra donné le 10 avril 2010, à l’Opéra Comique (Paris)

Opéra en trois actes, livret de Jules Barbier et Michel Carré d’après Wilhelm Meister de Goethe
Malia Bendi Merad, soprano, Philine, actrice
Marie Lenormand, mezzo-soprano, Mignon, enlevée enfant dans un château italien
Blandine Staskiewicz, mezzo-soprano, Frédéric, jeune noble
Ismael Jordi, ténor, Wilhelm Meister, étudiant en voyage
Frédéric Goncalves, basse, Jarno, bohémien
Nicolas Cavallier, baryton, Lothario
Christophe Mortagne, ténor, Laërte, acteur

Jean-Louis Benoît, mise en scène
Choeur Accentus
Orchestre Philharmonique de Radio France
Direction : François-Xavier Roth

D’après les années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe, Mignon est créé à l’Opéra Comique à Paris le 17 novembre 1866. L’idée d’adapter le roman de Goethe revient aux librettistes Jules Barbier et Michel Carré qui ayant déjà porter à la scène lyrique Faust, en proposent la mise en musique d’abord à Meyerbeer, puis Gounod enfin Thomas (1811-1896). Peu connu, en quête de reconnaissance, Ambroise Thomas se passionne pour le chantier de Mignon: l’oeuvre suscite un immense succès, conforté ensuite, deux ans après avec Hamlet (1868).
Le compositeur allait ensuite être vénéré comme aucun autre musicien à l’opéra et célébré tel le Verdi français.

Si l’héroïne de Goethe meurt pendant la fête villageoise en voyant Philine, (un temps sa rivale dans le coeur de Wilhelm), l’opéra remodèle la fin tragique et permet que Mignon et Wilhelm… se marient à la fin de l’ouvrage. Même Napoléon III très admiratif demanda 15 représentation de Mignon pour la venue des souverains européens, visiteurs à Paris de l’Expo universelle de 1867. En 1894, Mignon connaissait sa 1000 ème représentation à l’Opéra Comique. Performance jamais constaté auparavant. Au regard de son succès et de sa réception à Vienne, Weimar (1868), puis Londres (1870, en italien), Thomas met en musique les dialogues parlés (propres à l’opéra comique) et fait de son Mignon, un grand opéra avec airs et donc récitatifs en musique. Il prend soin aussi de respecter Goethe en imaginant une fin dramatique et sombre en particulier pour le public germanique plus connaisseur de l’action originelle que les français.

Acte I. Le jeune et riche étudiant Wilhelm Meister (ténor) croise le chemin de la jeune Mignon (mezzo), orpheline, manipulée et maltraitée par le cruel Jarno (basse) qui dirige la troupe des bohémiens. Parmi eux, le sémillant Laërte (ténor) et surtout la jolie et joyeuse Philine (soprano) dont le jeune homme tombe immédiatement amoureux. En écoutant la prière de la jeune fille (connais-tu le pays où fleurit l’oranger? car Mignon pense qu’elle est née quelque part en Italie, sous le soleil…), Meister décide d’acheter sa liberté à Jarno. Il accepte que Mignon désormais affranchie le suive mais déguisé en garçon.

Acte II. Au château de Rosenberg où la troupe donne une représentation du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, Wilhelm poursuit Philine et suscite la jalousie de Mignon qui est tombé amoureuse de son libérateur. Le musicien Lothario croisé aussi par Wilhelm dans le village, met le feu au château: Philine demande à Mignon de chercher son bouquet: la jeune fille est à nouveau sauvé des flammes par l’étudiant Meister.

Acte III. Dans le palais des Cipriani en Italie: Mignon s’éveille dans un palais aux côtés de Wilhelm, où les a conduit Lothario. L’étudiant déclare son amour à Mignon quand surgit Philine. Quand Lothario offre à Mignon un livre, une écharpe brodée… elle reconnaît le palais de son enfance dont est propriétaire Lothario: ainsi la fille retrouve son père. Mignon est Sperata, jeune fille enlevée par des bohémiens… Mignon:Sperata s’effondre saisie par l’émotion.

Bon bourgeois, conservateur (anti Wagner, anti Fauré, anti modernité), adulé par Napoléon III, Thomas passe évidemment pour un académique (il remporte le prix de Rome à 21 ans, devient académicien aux Beaux-Arts) mais c’est oublié, comme nombre de faiseurs d’histoire en peinture: les Gérôme et les Devéria par exemple, l’amour du travail bien fait, la ciselure des mélodies faciles mais raffinées, où les couleurs de l’orchestre, et la ligne du drame sont superbement troussées. Mignon apporte la gloire à un compositeur qui le mérite, et l’Opéra Comique est bien inspiré en avril 2010 de programmer un ouvrage, taillé pour sa salle, et qui fit recette comme nul autre opéra à son époque.

Illustration: Ambroise Thomas (DR)

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