mercredi 23 avril 2025

Anton Bruckner: Carlo Maria Giulini dirige la Symphonie n°9 Arte. Dimanche 9 mars 2008 à 10h40

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Anton Bruckner

Symphonie n°9 en ré mineur


Arte
Dimanche 9 mars 2008 à 10h40


Concert. Carlo Maria Giulini dirige le Sinfonieorchester Stuttgart. Le chef italien a abordé à maintes reprises l’oeuvre de l’architecte Bruckner, gravissant ses sommets, tentant à chaque approche d’en exprimer vertiges et quête spirituelle, la puissante ossature comme les aspirations mystiques.

La genèse longue d’une oeuvre inachevée
Comme Beethoven, l’oeuvre de Bruckner ne dépasse pas l’opus 9. La Symphonie n°9, ultime parcours d’un cheminement d’une vaste interrogation formelle sur le plan de l’écriture, remonte pour ses premières esquisses à 1887. Or l’insuccès et même le rejet suscité par la Symphonie n°8, portèrent un coup profond à l’enthousiasme du compositeur… qui ne reprit son ultime opus qu’en avril 1891.
Atteint de pleurésie, Bruckner ne peut achever son finale, laissé à l’état (avancé) d’ébauches. Il put néanmoins achever le troisième mouvement, Adagio, le 30 novembre 1894. Il ne restait à Bruckner que 2 ans à vivre.

Ultime opus aux portes de l’éternité
L’oeuvre fut « créée » à Vienne le 11 février 1903, sous la baguette de Ferdinand Löwe qui inscrit en place du mouvement final, le Te Deum, selon des recommandations transmises sans certitude par Bruckner à la fin de sa carrière.
Aujourd’hui, les chefs s’accordent à utiliser la matériau originel, soit 480 mesures autographes, ou terminer à la fin de l’Adagio.
Le cycle est un testament musical et un adieu qui cite de nombreuses oeuvres antérieures en particulier sacrées (Kyrie, Miserere de la Messe en ré mineur, ou Benedictus de la Messe en fa…). C’est dire l’approfondissement et la volonté de dépassement et d’élévation spirituelle, souhaitée et éprouvée par l’auteur. Ainsi les cuivres qui à la fin du premier mouvement « Feierlich, misterioso« , portent un mouvement ascensionnel irrépressible, d’une force et d’une volonté inouïes, qui conduisent aux portes de l’éternité. Par contraste, le Scherzo exprime la terreur des êtres qui se sont détournés de la voie et des visions célestes, ici se tordent en convulsions atroces, les damnés de l’Apocalypse. Enfin, l’Adagio fait entendre l’hymne salvateur et réconfortant qui apporte la paix tant recherchée: l’Abschied von leben (l’adieu à la vie), clamé en choral par les tubas. Jamais Bruckner n’a imaginé de tableaux plus vertigineux ni ressenti avec une telle ferveur, et une pleine conscience, lucide et compassionnelle, la réalité de la condition humaine, heureusement sauvée par son exigence spirituelle…

Crédit photographique: Carlo Maria Giulini (DR)

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