Anton Dvorak
Stabat Mater, 1877
France Musique
Mercredi 8 août 2007 à 20h
Version de 1876
Restituée par Miroslav Srenka
Brigitte Engerer, piano
Choeur Accentus
Laurence Equilbey, direction
Concert enregistré le 28 juillet 2007 dans la nef de l’Abbaye de Silvacane. Festival de la Roque d’Anthéron
Un père accablé
A 36 ans, Anton Dvorak, né en 1841, compose son Stabat Mater dans des circonstances personnelles tragiques. L’oeuvre qui dure près d’une heure trente, est liée à une série de deuils familliaux. La partition est écrite au moment du décès de sa fille, Josepha, en 1876. Mais le père allait être à nouveau frappé par le destin quand survint à quelques mois d’intervalles, le décès de sa seconde fille, Ruzena, lors d’un accident domestique, puis celui de son fils, Potakar, victime de la variole. L’ouvrage qui est une réflexion sur la mort, permet au compositeur d’exprimer l’horreur et le renoncement, depuis son début désespéré jusqu’à la sublimation atteinte par le développement cathartique et spirituel de l’ample méditation. Dvorak aborde l’ensemble du texte sacré de Jacopo di Todi, moine ombrien du XIV ème siècle. La partition est conçue pour choeur mixte, pouvant compter jusqu’à 100 exécutants, quatre solistes et orchestre symphonique. Elle date de l’époque où Dvorak côtoie Brahms, lequel a créé à la même époque (mars 1877) son Requiem Allemand. Brahms n’a jamais caché son admiration pour son confrère Tchèque dont il avait souhaité la présence à Vienne.
L’oeuvre qui sera jouée en mars 1884 au Royal Albert Hall, puis en septembre 1884, lors du Festival de Worcester à Londres (couplée avec la Symphonie n°6, sous la direction de l’auteur) contribua dans une large part à la reconnaissance du compositeur, à l’échelle européenne.
Illustration
Anton Dvorak (DR)