samedi 10 mai 2025

Antonio Caldara: La Maddalena ai piedi di Cristo, 1698Paris, Salle Pleyel. Samedi 20 octobre 2007 à 20h

A lire aussi

Antonio Caldara
La Maddalena ai piedi di Cristo
, 1698

Paris, Salle Pleyel
Samedi 20 octobre 2007 à 20h

Salle des concerts

Maria-Cristina Kiehr, Maddalena
Marie-Claude Chappuis, Amor Terreno
Lawrence Zazzo, Amor Celeste
Sergio Foresti, Fariseo
Jeremy Ovenden, Cristo

Concerto Vocale
Akademie für Alte Musik
René Jacobs
, direction

L’homme aux 40 oratorios

40 oratorios recensés à ce jour, font de Antonio Caldara (1670-1736), l’un des compositeurs baroques les plus prolifiques (avant Haendel) dans ce genre musical. Temple de l’opéra baroque, Venise cultive aussi l’oratorio. Avant Caldara, Legrenzi puis Pallavicino (aux Incurabili jusque vers les années 1680), approfondissent chacun selon sa sensibilité, le théâtre des passions sacrées. Pour les Oratoriens de la Fava, centre déjà actif et demandeur en la matière dès 1667, Caldara compose plusieurs oratorios dont en 1697-1698, La Maddalena ai piedi di Cristo. Le compositeur est adulé pour ses opéras (pas moins de quatre ouvrages créés à Venise entre 1689 et 1698.
Après sa création vénitienne, La Maddalena est reprise à Vienne en 1713 pour la Chapelle Impériale. L’oeuvre met en lumière les déchirements et les hésitations de la pécheresse, entre le bien et le mal, entre Amor Celeste et Amor Terreno, entre désir et renoncement. Même dépourvu d’action scénique, l’oratorio de Caldara atteint une force drammatique exceptionnelle grâce à la concision de ses figuralismes musicaux. Le musicien accentue le relief psychologique des nombreux airs, en majorité des solos, en particulier ceux de Maddalena dont il brosse un portrait d’une sensibilité aiguë. La lutte des deux entités Amour spirituel et Amour terrestre n’est pas étrangère à cette dramaturgie incandescente de l’individualité. Aux côtés de la Madeleine repentante, terrassée par l’amour du Christ, Caldara et son librettiste (Bernardo Sandrinelli?) ajoutent la figure de Martha, laquelle comme une onde féminine qui surajoute au miracle du ravissement spirituel dont est sujet la pécheresse, enrichit davantage le portrait des individualités touchées par la grâce. Le sentiment et l’intime étant deux créations particulièrement importantes à l’époque baroque, Caldara propose ici, grâce à la seule inventivité de son écriture, un remarquable théâtre de l’introspection. C’est dire le génie du compositeur et la qualité de ses opéras et de ses autres oratorios qui attendent une juste résurrection.

Pour le concert de la Salle Pleyel, René Jacobs reprend la partition avec la soprano Maria-Cristina Kiehr dans le rôle-titre qui avait enregistré une première version discographique, particulièrement remarquée, il y a 12 ans, en janvier 1995.

Illustration

Il Genovese, La Maddalena (DR)

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