dimanche 20 avril 2025

Armin Jordan,Hommage

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Un colosse aux yeux et à la sensibilité d’un enfant. Armin Jordan nous a quitté le 19 septembre 2006, alors qu’il s’apprêtait à faire répéter l’Orchestre de Paris dans un programme de musique française, dans le nouveau volume de la Salle Pleyel.
Le public parisien devait retrouver l’artiste de 74 ans dans des oeuvres de Debussy, Ravel et Dutilleux.
Hélas le sort en a décidé autrement, emportant vers d’autres cieux, cet homme de culture, dont la sensibilité et le goût le portaient vers la musique française et les partitions germaniques.

De Ravel et Debussy à Wagner, il a démontré sa quête faite de transparence et d’exigence, révélant une direction fluide et cohérente. De 1973 à 1985, Armin Jordan fait de l’Orchestre de chambre de
Lausanne, l’un des meilleurs d’Europe. Il prend ensuite, la direction
de l’orchestre de la Suisse Romande à partir de 1985, une phalange avec
laquelle il travaillera à l’opéra de Genève. Aussi à l’aise à la tête
d’un ensemble de chambre que dans la fosse d’une maison d’opéra, il
s’est montré tout autant attaché à la France : Louis Erlo l’invite à diriger au festival d’Aix en Provence, surtout il reprend les destinées de l’Ensemble Orchestral de Paris (1986-1993) qu’il hisse au plus haut et dont il assure la pérennité.
Son fils, Philippe, suit aujourd’hui le sillon tracé par son père. Armin Jordan nous laisse aussi l’image d’Amfortas (dans le film de Syberberg) qu’il incarna pour les besoins de cette adaptation cinématographique du « Parsifal » de Wagner, tout en dirigeant la partie orchestrale.

Parmi les réalisations récentes auxquelles le chef suisse a participé, citons la remarquable production de « Tristan und Isolde » de Wagner, présentée à Genève en 2005 et fort judicieusement enregistrée pour le dvd (par l’éditeur Bel Air classiques). Si l’on a beaucoup souligné le travail du metteur en scène Olivier Py, la réussite de cette lecture magistrale doit tout autant à la direction discrète et d’un chambrisme inspiré autant que ciselé de Maître Jordan. Un témoignage qui se révèle aujourd’hui, incontournable.

Archives
Découvrez Armin Jordan le 11 novembre 1997 à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, alors qu’il répète avec ses musiciens avant un concert au Victoria Hall de Genève (archives de la Télévision Suisse Romande)

Crédit photographique (DR)

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