mercredi 23 avril 2025

« Arthur Rubinstein at 90 »: entretien. Paris, 1976Mezzo, les 10 et 23 septembre 2007

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« Rubinstein at 90 »

Entretien. Paris, 1976

Mezzo
Lundi 10 septembre 2007 à 20h45
Le 23 septembre 2007 à 11h20

Paris, hiver 1976. Dans son salon, dandy à la mise impeccable, Arthur Rubinstein reçoit son interrogateur Robert McNeil, pour un entretien court de moins de 30 minutes. Même s’il avoue avoir perdu la vue qui lui permettait de dévorer la presse et des montagnes de livres, dans les années précédentes, l’artiste a gardé toute sa capacité d’analyse, de discernement, cet air enjoué qui rappelle combien l’homme respire la malice et le plaisir de vivre. Cela n’a pas été ainsi au départ. Comme il le rappelle, il a failli mettre fin à ses jours. Tentative de suicide dans sa jeunesse, surmontée car la volonté a été plus forte, l’envie de s’en sortir aussi… D’où cette pugnacité et cette santé de sprinter… A ceux qui lui disent qu’il est le plus grand pianiste du XX ème siècle…. Rubinstein esquisse un sourire en coin, préférant parler des peintres Rembrandt, Titien, Raphaël ou Leonard… chacun étant un monde à lui seul…
Plus intéressant encore lorsqu’il répond au sujet de son toucher et de cette coloration de son jeu si personnelle. D’où vient-elle? Là encore, le piano dévoile un lien particulier avec le chant. Comme Chopin, son auteur de prédilection, était inspiré par les voix belliniennes, Rubinstein avoue non sans émotion, avoir été saisi par le chant d’une chanteuse tchékoslovaque qui n’a cessé de lui inspirer sa façon de phraser, et surtout de gérer sa respiration au clavier… Toujours heureux de lâcher une anecdote: le pianiste raconte comment Ravel qu’il a côtoyé, lui avait répondu après qu’il lui ait demandé d’où puisait-il son sens exceptionnel de l’orchestration? Très simple avait déclaré le compositeur: en écoutant le concerto pour piano de Camille Saint-Saëns… une oeuvre prodigieuse en difficultés pour le pianiste qui cependant l’a programmé dans plusieurs tournées….

Rubinstein at 90. Entretien avec Robert McNeil. Réalisation de Hugo Kach, 1977, 28 mn. Très brefs extraits : Edvard Grieg : Concerto n°1. Camille Saint-Saëns : Concerto en sol mineur

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