vendredi 9 mai 2025

Arturo Benedetti-Michelangeli, piano. PortraitRadio Classique. Mercredi 30 mai 2007 à 21h

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Arturo Benedetti Michelangeli

(1920-1995)


Mercredi 30 mai 2007 à 21h

Un seigneur du clavier comme il en existe que rarement. Peut-être un par siècle. L’interprète nous laisse une discographie généreuse dont on peut déduire quelques traits spécifiques de son approche artistique: il ne se consacra à aucune intégrale préférant interroger en profondeur quitte à y revenir plusieurs fois, une seule et même oeuvre (11 lectures du Concerto n°5 de Beethoven, 6 versions du n°15 de Mozart, 6 Concertos en sol de Maurice Ravel…). Il s’agit souvent de captations de concerts ou de récitals qui délivrent mieux que le studio, la quête vibrante d’un immense interprète, alchimiste de l’instant, orfèvre de la matière ductile, instable, naturelle, en devenir…
Le maître a su s’imposer par une éloquente maîtrise. Un son et une pensée, souverains. Pas de contrastes ni de spasmes, ni de prodigieux effets contrastés à la Horowitz, Cziffra ou Richter. Réserve, distanciation esthétique, port aristocratique… tout a été dit. Mais comme souvent, on prit son exigence pour de la glace. En vérité, l’idéal musical de Michelangeli, pour le coup, très peu italien, réside dans sa mesure et sa maîtrise. La sanguinité et l’extraversion sont des caractères qui lui sont parfaitement étrangers. « L’homme qui ne rit pas », cet ermite recevant ses élèves pianistes dans une retraite des Dolomites, qui savait démonter son piano, et le transportait pour chaque concert, devint dans le même temps, un être difficile, mystérieux voire énigmatique: pilote-automobile chevronné, Michelangeli, détesté en Italie, fut diabolisé. Ce qui dérange ou n’entre dans aucune étiquette connue, fait problème. Et dans les dernières années de sa troublante carrière, les annulations à répétitions achevèrent de voiler définitivement son image. Le pianiste avait fini par briller par son absence.
De fait, Michelangeli n’est d’aucune école. Il exprima son admiration pour Lipati, Rachmaninov, Busoni… Mais cette science de l’intériorité lui appartient en propre. Une distinction faite modèle qui attiraient les élèves à Lugano, Bolzano, Arezzo. Pédagogue recherché, Michelangeli a transmis l’amour de la musique totale, et l’humilité du pianiste soucieux de respecter chaque indication du compositeur. Arturo Benedetti Michelangeli est né le 5 janvier 1920 à Brescia (Italie) et mort le 12 juin 1995 à Lugano (Suisse).

CD
Discographie sélective

Deutsche Grammmophon

Beethoven: Concerto n°1. Sonate pour piano n°4. Wiener Philharmoniker, direction: Carlo-Maria Giulini.
Debussy: Préludes, Livres I et II.

Emi

Ravel: Concerto en sol. Rachmaninov: Concerto n°4. Philharmonia orchestra, direction: Ettore Gracis.
Bach: Chaconne. Brahms: Variations Paganini. Beethoven: Sonate n°3, …

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