Après l’opéra de Paul Dukas sur le même sujet (Ariane et Barbe-Bleue, 1907), Bartok accepte la proposition de l’écrivain et dramaturge Balazs de mettre en musique le mythe de Barbe-Bleue. Mais le texte nouveau offre un nouveau regard sur une histoire qui se prête à l’énigme et au mystère. La musique du Château de Barbe-Bleue, créé en 1918, est l’une des plus évocatoires, offrant le sentiment d’une activité souterraine qui permet de multiples lectures.
Dans la vision de Balazs et de Bartok, Ariane a disparu, et c’est désormais un huit-clos à deux personnages, en un seul acte, qui confronte l’époux à l’épouse, le duc Barbe-Bleue à sa dernière épousée, Judith.
Une à une, la jeune femme ouvre chaque porte du château. Le caché est révélé. En définitive, que gagne Judith à rompre le cycle du secret et de l’enfoui ? Que veut-elle prouver en forçant l’intimité de son époux ? En exigeant d’ouvrir les sept portes, n’accomplit-elle pas plutôt l’œuvre du doute et du soupçon, c’est-à-dire la ruine du couple ?
Lire aussi notre dossier sur le mythe de Barbe-Bleue et l’opéra de Bartok.
Bartok,
le Château de Barbe-Bleue (1918)
Le 31 août à 20h.
Jusqu’à 22h58
Prima la musica
Présentation : Dominique Jameux
Concert donné le 13 juin 2006,
Théâtre du Châtelet à Paris
Opéra en version de concert
en un acte,
livret de Béla Balázs
Jessye Norman : Judith
Peter Fried : Le Duc Barbe-bleue
Concert couplé avec
Maurice
Ravel Daphnis et Chloé
Symphonie chorégraphique pour choeur et orchestre
Chefs de choeur : Didier Bouture et Geoffroy Jourdain
Choeur et Orchestre de Paris
Direction, Pierre Boulez