mardi 22 avril 2025

Bernarda Fink, mezzo. Récital « il pianto di Maria » Bruxelles, Bozar. Lundi 9 septembre 2008 à 20h

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Bernarda Fink
Mezzo

Bruxelles, Bozar
Lundi 9 septembre 2008 à 20h

Récital « Il pianto di Maria »
Caldara, Monteverdi, Haendel, Vivaldi..
Il Giardino Armonico

La passion lyrique portée, incarnée par la mezzo, née en Argentine, le 29 août 1955 (Buenos Aires), Bernarda Fink, se consacre au chant spirituel de Marie. Souvent l’exercice de la prière mystique n’est pas si éloigné de la théâtralité lyrique, en particulier à l’époque baroque où un même musicien composait Messes et Hymnes mais aussi opéras. Le cas du Lamento d’Arianna de Claudio Monteverdi est à ce titre exemplaire: le compositeur a réutilisé le même motif mélodique pour plus tard, le réemployer dans un contexte sacré, pour Il pianto della Madona… Prière de Marie, lamentation de la Nymphe: deux visages d’une même passion lacrymale et tragique.

Du Lamento au Pianto
Pour les fêtes mantouanes de 1608, Monteverdi compose après Orfeo (1607), un nouvel opéra, Arianna, (en plus du Ballo delle ingrate) dont seul subsiste aujourd’hui, le célèbre, Lamento. soucieux d’imitation, c’est à dire de vérité, à l’image de la nature et du réalisme humain, le compositeur réussit en musique à exprimer les nuances de la passion de l’âme, les plus ténues, grâce en particulier à l’articulation spécifique de la musique toute entière inféodée à la projection intelligible du verbe. La prière d’Ariane sur son sort, abandonnée par celui qu’elle a sauvé (Thésée), est développée en successions d’états d’âme, auxquels répond le choeur des pêcheurs, qui étangers à son malêtre tragique, commentent le bien fondé de sa détresse. Heurts, langueurs, dissonances… le musicien édifie une ligne mordante où l’arioso d’Orfeo se fait dans le chant de la jeune femme trahie, berceau de l’âme désespérée, implorante, doloriste, suicidaire, mais aussi convulsive, grâce au rythme répété, ardent, du mode concitato, exhalant déjà dans le texte son dernier souffle, un adieu définitif à la vie. La partition que Monteverdi utilisera ensuite à Venise pour un hymne à la Vierge, demeure l’un des défis pour toute cantatrice, soucieuse de démontrer son expertise éloquente, entre langueur, exaspération, intensité.

Programme

Antonio Caldara: Sinfonia (La Passione di Gesù Christo)
Biagio Marini: Passacaglio in sol
Claudio Monteverdi: Pianto della Madonna sopra il Lamento d’Arianna
Antonio Vivaldi: Concerto madrigalesco, RV 129, Sonata, RV 130, « Al Santo Sepolcro », Sinfonia per archi, RV 169, « Al Santo Sepolcro »
Francesco Conti: Aria « Sento già mancar la vita » (Il Martirio di S. Lorenzo)
Johann Georg Pisendel: Sonata in do minore
Silvius Leopold Weiss: Prélude en mi bémol majeur, pour luth
Georg Friedrich Händel: Giunta l’ora fatal (Il pianto di Maria), HWV 234 (attr. Giovanni Battista Ferrandini)

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