samedi 10 mai 2025

Bruxelles. 100% Schubert. Concert de clôture, le 11 février 2007. Quatuor Pražák, Marie Hallynck

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Six journées et six soirées consacrées à Franz Schubert. Beaucoup de moments très réussis, certains un peu moins, mais n’est-ce pas, inévitablement, le lot de toute manifestation artistique quelque peu ambitieuse ? Pour clôturer en beauté ce festival 100% Schubert à Flagey, quelle oeuvre était plus appropriée que l’admirable Quintette à cordes D. 956. Chef-d’oeuvre pour l’île déserte, le Quintette à cordes, composé en 1828, la dernière année de la vie du compositeur, est une oeuvre unique. Non seulement parce qu’il s’agit du seul quintette à cordes du prolifique Schubert, mais surtout parce que – contrairement à la plupart des quintettes à cordes du répertoire, ceux de Mozart, Mendelssohn, Brahms notamment – celui de Schubert fait appel, non à un second alto, mais à un second violoncelle. Avant lui, il n’y a quasiment que Boccherini qui avait pratiqué cette combinaison.

Le choix du Quatuor Pražák et de Marie Hallynck s’est révélé judicieux car, à écouter ces musiciens, tous plus attachants les uns que les autres, on n’aurait pas pu rêver interprètes plus adéquats pour présenter au public de Flagey cette oeuvre majeure de la musique de chambre. Le Pražák accompagné de Marie Hallynck l’a rendue accessible et intelligible au plus grand nombre, y compris à un public qui n’est pas forcément familier de la musique de chambre, réputée difficile voire rébarbative.

Le public de Flagey aura apprécié, d’emblée, la merveilleuse présence et la musicalité communicative de Marie Hallynck qui, avec le charme qu’on lui connait, n’a aucun mal à s’approprier le rôle titre: avec son tempérament exquis, Marie Hallynck mène le jeu, entourée de son quatuor d’hommes. Elle nous fait découvrir, sentir, visualiser aussi, toute l’importance du second violoncelle dans la partition de Schubert. Tout juste aurait-on souhaité un partenariat un peu plus serré entre les deux violoncelles, de façon à renforcer leur dialogue face aux deux violons. Mais sous cette petite réserve, on a beaucoup aimé la qualité sonore du Quatuor Pražák, à la fois douce et décidée, ainsi que ses tempi, idéalement ajustés aux différents climats qui traversent les quatre mouvements, tour à tour enjoué et dramatique dans le premier mouvement, se muant, dans le deuxième mouvement, en un captivant adagio, pour passer ensuite au climat sombre et douloureux que l’on retrouve aussi dans l’épisode central du troisième mouvement. L’allegretto final est rythmé, dansant, rendu avec brio et humour. Humanité, sensibilité, le Quatuor Pražák et Marie Hallynck excellent dans l’ultime chef-d’oeuvre de la musique de chambre schubertienne, et conclut de façon très convaincante la première édition de 100% Schubert.

Approfondir

Découvrez le site du Quatuor Pražák: www.prazakquartet.com

Bruxelles. Flagey. 100% Schubert,  le 11 février 2007. Franz Schubert (1797-1828) : Quintette à cordes en ut majeur D.956. Quatuor Pražák, Marie Hallynck, violoncelle.

Crédit photographique
Quatuor Pražák, Marie Hallynck (DR)

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