Nouvelle production
Camille Saint-Saëns
Samson et Dalila
Opéra de Flandres, Vlaamse Opera
Anvers, du 28 avril au 10 mai 2009
Gand, du 17 au 26 mai 2009
Le Vlaamse Opera frappe un grand coup, pour la paix des peuples et la réconciliation des frères ennemis. En permettant aux metteurs en scène Omri Nitzan et Amir Nizar Zuabi, respectivement Israëlien et Palestinien, d’aborder ensemble la thématique de la foi manipulée dans Samson et Dalila de Saint-Saëns, la scène flamande souligne combien l’opéra tire bénéfice dans l’engagement et les lectures en connection avec notre époque. Le genre lyrique y réussit sa modernité, et les consciences en sortent d’autant plus affûtées quant au danger de notre espèce à répéter toujours les mêmes erreurs tragiques et barbares… Que donnera à voir leur travail concrètement, vision d’horreur ou scène réenchantée? Réponse à partir du 28 avril à Anvers puis le 17 mai 2009 à Gand…
Equipe combative
Samson, qui doit diriger la révolte des Hébreux contre les Philistins, cède à Dalila, qui le livre à ses ennemis. Humilié et rendu aveugle, Samson finit par détruire le temple de Dagon, entraînant la chute des Philistins. Par son attentat suicide sanglant, Samson libère le peuple d’Israël, mais une réconciliation entre les deux peuples restera à jamais utopique.
L’Israélien Omri Nitzan et le Palestinien Amir Nizar Zuabi se penchent sur le récit biblique de Samson et Dalila. En témoins de la réalité quotidienne du conflit au Proche-Orient, les deux artistes engagés humanistes apportent à l’Opéra de Flandre, un autre regard sur un conflit qui s’éternise depuis trois mille ans. Le passé et le présent, l’histoire et l’actualité sont réunis sur scène. Placée sous le haut patronage de la Commissaire européenne aux Affaires étrangères, Benita Ferrero-Waldner, la production flamande n’est pas sans se rapprocher du travail du chef (qui a les deux nationalités!), Daniel Barenboim pour lequel les deux nations affrontées doivent vivre ensemble, sans quoi il n’y a pas d’issue pacifique à leur lutte fratricide. Accepter l’autre, c’est déjà être capable d’entendre ses souffrances et ses blessures.
Resituer l’opéra dans notre monde actuel
Reconnectant la scène lyrique à l’actualité la plus brûlante, l’Opéra de Flandre envoie un signal d’espoir, l’espoir que des individus appartenant à deux cultures ennemies sont capables de collaborer de façon constructive au lieu de s’autodétruire. Les deux scénographes précisent « Ce travail en équipe est notre mode de contestation » . La direction musicale est assurée par un jeune chef prometteur Tomáš Netopil, (photo ci-dessus) qui vient de terminer une tournée avec le Philharmonique d’Israël.
La production événement, dont l’engagement politique inscrit la culture et le spectacle vivant dans un sillon critique exemplaire est diffusée en direct par la VRT, radio télévision flamande publique, le 8 mai 2009 à 20 heures.
Distribution
Samson: Torsten Kerl
Dalila: Marianna Tarasova
Le grand-prêtre: Thomas Mayer et Nikolas Mijaloviz
Abimélech: Milcho Borovinov
Un vieillard hébreu: Tijl Faveyts
Direction musicale: Tomas Netopil, Yannis Pouspourikas
Mise en scène: Omri Nitzan et Amir Nizar Zuabi
Choréographie: Stijn Celis
Décor: Ashraf Hanna, Amir Nizar Zuabi
Costumes: Ashraf Hanna
Orchestre et choeurs de l’Opéra de Flandres
Illustration: Omri Nitzan et Amir Nizar Zuabi, respectivement Israëlien et Palestinien (DR). Tomas Netopil (DR)