dimanche 20 avril 2025

CD. Elgar : Symphonie n°2 (Barenboim, 2013)

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elgar symphony elgar symphony 2 Barenboim staatskapelle BerlinCD. Elgar : Symphonie n°2 (Barenboim, 2013). Plus proche de la nature ambivalente en réalité brahmsienne de son auteur, la Symphonie n°2 d’Edward Elgar (1857-1934) est l’ultime massif symphonique achevé par le compositeur britannique… l’ouvrage est créé avec applaudissements polis en mai 191. De fait, l’ample Larghetto affiche une couleur héritière de Brahms et de Wagner (la Symphonie n°1 n’était-elle pas estimée telle la 5ème de Brahms?). La superbe noblesse du Staatkapelle de Berlin assure haut la main les défis multiples d’une partition ambivalente aux climats souvent contradictoires voire opposés (c’est à dire déconcertants pour les premiers auditeurs). Fin interprète elgarien, Barenboim fait vrombir le rugissement des cuivres (cors remarquables) comme la suractivité murmurée et liquide des cordes. Emblématique de la souffrance secrète teintée de cette majesté affleurant continument (la symphonie est un hommage au roi Édouard VII récemment disparu, décédé en mai 1910), le second mouvement est l’un des plus aboutis du cycle (gloire des harpes). Les teintes évanouies et introspectives que sait capter et diffuser le chef rendent hommage à une écriture infiniment moins superficielle qu’on le dit abusivement.

Elgar et le Roi …

Le Rondo presto est un pur jeu rythmique magnifiquement contrôlé par Barenboim auquel répond la coda maestosa, elle aussi finalement plus wagnérienne que strausienne du Moderato final -au panache très Maîtres chanteurs.

CLIC_macaron_2014Composée quand Strauss et Hoffmansthal livraient l’enchantement néobaroque du Chevalier à la rose (créé en janvier 1911), la Deuxième d’Elgar ne manque ni de souffle ni de grandeur. Barenboim sait lui insuffler une prodigieuse vie intérieure,  les mauvaise langue diront bavarde, inutilement autobiographique, mais la sûreté articulée de la baguette du maestro argentino-israélo-palestinien sait surtout lui restituer son équilibre voire son flux organique. Entre solennité et affect plus intime,  le chef captive par une retenue et une pudeur imprévues (dernier mouvement décidément très convaincant par sa finesse). Au moment où il publie ce nouvel album symphonique chez Decca,  Daniel Barenboim annonce le lancement de son propre label : « Peral Music », initiative 100% numérique où les amateurs et connaisseurs du travail du maestro, retrouveront tous ses chantiers musicaux à la tête de ses deux orchestres de prédilection : la Staatskapelle de Berlin et le West-Eastern Divan Orchestra, mais aussi ses dernières réalisations comme pianiste solo ou concertant au sein de formations chambristes. Sont annoncées comme premières propositions de Peral Music : Symphonies 1-3 de Bruckner (Chicago Symphony, 1970 et Berliner Philharmoniker 1990)…  à suivre.

Elgar : Symphonie N°2. Staatskapelle Berlin. Daniel Barenboim, direction.  1 Decca 0289 478 6677 0 CD DDD DH. Durée : 56mn. Enregistré en à la Philharmonie de Berlin en octobre 2013.

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