dimanche 20 avril 2025

Cecilia Bartoi chante NORMA

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bartoli_4783517_norma_12PARIS, TCE. Cecilia Bartoli chante Norma de Bellni. 12, 14, 16, 18 octobre 2016. Automne Bellinien en Europe. Les grandes divas ressuscitent le bel canto romantique italien. Sonya Yoncheva chante Norma elle aussi à Londres (Royal Opera House, 12-26 septembre 2016) : voir à Paris la production de Norma par Cecilia Bartoli (né à Rome en 1966), créée au disque puis à la scène (festival de Salzbourg, Monte-Carlo). La tradition du XIXè lyrique a imposé peu à peu les sopranos éthérées, claires dans le rôle titre conçu par Bellini ; mais ce dernier a bel et bien réécrit le rôle pour la tessiture et les moyens vocaux de son égérie, Maria Malibran, mezzo, formidable actrice par son médium corsé et agile. Une caractéristique que notre mezzo romaine a bien signalé et qui lui inspire son choix de chanter aujourd’hui le rôle, emblématique du romantisme lyrique italien. Rappelons nous en 2006, il y a 10 ans déjà, Cecilia Bartoli avait fait de même pour le rôle de La Somnambule / Sonnambula, également réécrit par Bellini pour un mezzo lyrique et dramatique. C’est peu dire que « La Bartoli » caractérise et nuance chaque mot, sculptant le verbe lyrique comme si le chant était une pâte apte à être colorée, ciselée; incarnée. Le style, la localité chaude et fluide, agile et expressive, le legato et le sens des phrasés affirment aujourd’hui une Norma de choc qui fait les veaux soirs du TCE – Théâtre des Champs Elysées à Paris, pour 4 dates d’octobre : 12, 14, 16 et 18 octobre 2016.
La mise en scène signée par le duo Caurier / Leiser transpose l’action antique romaine et gauloise dans l’Italie des années 1940, où pèse l’atmosphère grave et noire du nazisme en Europe ; occupation imposée qui révèle les tempéraments, résistants ou complaisants. La vision musicale défendue par Cecilia Bartoli éclaire la partition d’un regard neuf, bénéficiant d’une couleur vocale différente pour Norma, des timbres des instruments d’époque de l’orchestre requis. Les duos entre les deux femmes, pourtant rivales, mais finalement solidaire, Adalgisa et Norma, y gagnent une vérité renforcée, subjuguante.

 

 

 

Paris, TCE, Théâtre des Champs Elysées
Cecilia Bartoli chante Norma de Bellini (1831)
4 représentations parisiennes
MERCREDI 12 OCTOBRE 2016, 19h30
VENDREDI 14 OCTOBRE, 19h30
DIMANCHE 16 OCTOBRE, 17h
MARDI 18 OCTOBRE, 19h30
2h30 dont un entracte

RESERVEZ VOTRE PLACE

Diego Fasolis,  direction
Patrice Caurier, Moshe Leiser,  mise en scène

Cecilia Bartoli,  Norma
Rebeca Olvera,  Adalgise
Norman Reinhardt,  Pollion
Péter Kálmán,  Orovèse
Rosa Bove,  Clotilde
Reinaldo Macias,  Flavius
I Barocchisti
Coro della Radiotelevisione svizzera, Lugano

 

 

 

PRETRESSE TRAHIE
Norma, est prêtresse à la lune et fille du druide Oroveso, mariée secrètement au Consul romain Pollione mais honteusement trahie par lui, alors qu’elle a eu deux fils du romain. Mais l’homme est faible et lui préfère à présent une jeunette plus adorable (Adalgisa, elle aussi prêtresse gauloise).
Bellini_vincenzo_belliniLa tendresse du rôle, son caractère noble et énigmatique, sa moralité aussi font du personnage de Norma, sublime vertueuse, l’un des plus complexes et admirable du répertoire romantique italien. Bellini et son librettiste Romani excellent aussi à peindre l’amitié entre les deux femmes, toutes deux liées à Pollione, mais inspirées par un idéal de loyauté des plus respectables. Adalgisa jure d’infléchir le coeur de Pollione pour qu’il revienne auprès de Norma et ses deux garçons (duo magique Norma / Adalgisa : « Si, fino all’ore », acte II). Ainsi c’est dans la mort et les flammes, que Norma et Pollione se retrouvent unis pour l’éternité. Car comme le public depuis la création de l’oeuvre en 1831, le romain a succombé finalement devant la grandeur morale et sacrificielle de son ancienne compagne… Sur les traces de la créatrice de Norma, Giuditta Pasta, Sonya Yoncheva et Cecilia Bartoli endossent ainsi à l’atome 2016, l’un des rôles qui pourraient bien davantage affirmer leur étonnante subtilité vocale comme leur instinct dramatique.

CD. LIRE aussi notre compte rendu critique complet du cd La Somnambule / La Sonnambula de Bellini (L’Oiseau Lyre)

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