« Ciccio » de Majo
Gesù sotto il peso della Croce, 1764
Europa Galante
Fabio Biondo, direction
France Musique,
en direct. Mardi 24 juillet 2007 à 20h
Furia Napolitana
Le fondateur il y a 17 ans, d’Europa Galante (1990), Fabio Biondi occupe le haut de l’affiche du Festival de Montpellier et Radio France 2007 en dévoilant une partition baroque oubliée. France Musique diffuse en direct la « recréation » de l’oratorio du compositeur napolitain méconnu et pourtant essentiel dans le paysage musical de la Naples baroque, Gian Francisco « Ciccio » de Majo (1732-1770). Gesu sotto il peso della Croce date de 1764 et témoigne de l’intense ferveur, à la fois théâtrale et mystique des compositeurs napolitains. On oublie trop souvent que les Napolitains furent aussi des compositeurs illustres de musique sacrée, tout en excellant sur les scènes d’opéra. Pergolèse, auteur de la Serva Padrona comme du sublime Stabat Mater, témoigne de cette double disposition exceptionnelle.
Né et mort à Naples, élève apprenti au Conservatoire San Onofrio, Ciccio de Majo se range dans la classe moderniste du maestro Niccolo Jommelli et aussi de Traetta. Orchestre renforcé, pureté de la ligne expressive projetant autant que la virtuosité de la voix, l’intensité émotionnelle du texte.
On aurait attendu pour Ciccio de Majo, Antonio Florio et sa Cappella de’ Turchini, d’autant que ces derniers, eux-mêmes napolitains, revendiquent une authentique texture et sensibilité dans la musique napolitaine qu’ils abordent.
Pour sa part, né à Palerme en 1961, Fabio Biondi a su imposer sa fougue, son tempérament volcanique, diffusant parmi les autres instrumentistes d’Europa Galante, depuis son violon soliste, la vitalité des défricheurs. Ainsi sa version décapante et demeurée depuis inégalée des Quatre Saisons de Vivaldi (éditée par Opus 111, réédité par Naïve) a-t-elle marqué le front des baroqueux les plus audacieux. Récemment, son Bajazet de 1735 (Virgin Classics), paru en mai 2006, a renouvelé la même réussite, suscitant un enthousiasme unanime.
Soutenu par son engagement désormais distinctif, l’oratorio de Ciccio de Majo qui donc est contemporain des ultimes partitions lyriques de Rameau (Les Boréades, 1764), devrait gagner à Montpellier, un interprète des plus convaincants, grâce aussi aux chanteurs réunis à cette occasion.
Programme
G. Sammartini: Ouverture en ré majeur
Ciccio de Majo: Gesù sotto il peso della Croce (1764)
Gemma Bertagnoli, Maria
Lucia Cirillo, Maddalena
Carlo Alemano, Giuseppe
Europa Galante
Fabio Biondi, direction
Crédit photographique
Fabio Biondi (DR)