mercredi 23 avril 2025

Claudio Monteverdi, Orfeo. Rinaldo AlessandriniFrance Musique, en direct. Le 13 juillet 2007 à 21h

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Claudio Monteverdi
Orfeo
, 1607

Le 13 juillet 2007 à 21h
En direct
de la Basilique Notre-Dame à Beaune,
Festival international de Beaune

Furio Zanasi, Orfeo
Anna Simboli, Euridice, Prosperina
Alena Dantcheva, Messageria, Speranza
Monica Piccinini, La Musica, Ninfa
Sergio Foresti, Caronte
Antonio Abete, Plutone
Luca Dordolo, Apollo, Pastore
Raffaele Giordani, Pastore
Gianluca Ferranini, Pastore
Marco Scavazza, Pastore
Concerto Italiano.
Rinaldo Alessandrini
, direction

La favola (fable) in musica de Monteverdi, en cinq actes, fut créée le 24 février 1607 à Mantoue, voilà donc 400 ans. Saluons France Musique de nous offrir ce concert, de surcroît en direct depuis Beaune, qui vient heureusement souligner cet anniversaire.
La diffusion est un événement à plusieurs titres. Outre la célébration qui marque la pérennité de l’oeuvre depuis sa création, -preuve que le mythe d’Orphée a encore de beaux jours devant lui-, c’est aussi la lecture attendue d’un baroqueux qui a depuis toujours montré une étonnante affinité avec la langue sensuelle et dramatique du père de l’opéra. On doit en effet à Rinaldo Alessandrini plusieurs enregistrements de référence des livres de madrigaux du Crémonais, à l’époque salués sous étiquette Opus 111.
Quelles seront les options interprétatives du chef italien, directeur du Concerto Italiano, dans Orfeo? Attentif à l’articulation autant qu’à la gestuelle expressive du chant, Alessandrini devrait nous offrir une vision très affûtée, autant intellectuelle qu’hédoniste. Soucieux des tempi justes, du choix et des alliances des timbres instrumentaux, il devrait trouver un équilibre juste entre vocalità et projection du texte, grâce à un plateau vocal particulièrement choisi. Le maestro s’est longuement expliqué sur la complexité musicale et linguistique déjà élaborée dans la première moitié du XVII ème siècle (Seicento). Il devrait approfondir davantage encore la peinture des affetti et des passions humaines grâce à la restitution des nombreux styles baroques alors utilisés: recitar cantando, stile rappresentativo… autant de manières vocales disponibles afin d’exprimer le texte avec cette sprezzatura ou « grâce légère » à la fois douce et mordante… En génie de la musique, Monteverdi était aussi un dramaturge né. Aucun des effets utilisés ne doit trahir l’émotion ni la vérité, surtout l’intelligibilité du verbe mis en musique. Rinaldo Alessandrini sur ce point n’a jamais failli. Avant l’Orfeo, les cinq livres de madrigaux de Monteverdi attestent d’une recherche maîtrisée de l’expression vocale juste. Qui plus est, le compositeur avait fait sienne la conception de la musique de Platon, pour lequel toute création devait respecter la hiérarchie souveraine: texte, rythme, harmonie. Le texte rien que le texte. Rien d’étonnant au demeurant quand on sait que les anciens grecs pouvaient dire les textes en chantant. Qu’en sera-t-il à Beaune, sous la conduite d’Alessandrini?
Après cette première écoute, estivale, l’enregistrement publié chez Naïve est annoncé dès le 21 août 2007. Prochaine critique sur classiquenews.com

Crédit photographique
Rinaldo Alessandrini (DR)

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