Le 24 février 2007 marque les 400 ans de la création du premier opéra de Claudio Monteverdi. Si l’ouvrage n’est pas à proprement parlé, le premier ouvrage lyrique, il est néanmoins considéré par la cohérence de sa conception et la modernité de son langage, comme l’opéra des origines, la source d’une histoire qui depuis ne s’est jamais achevée.
Célébrer la création d’Orfeo signifie aussi, par conséquent, souffler les 400 bougies d’un genre, cycliquement enterré, continûment critiqué, mais jamais épuisé. Les dernières vaines polémiques regrettant les options décalées des metteurs en scène venues du théâtre, ne seront avec le recul, que des épisodes d’une épopée qui en connut de nombreux autres. La lyre d’Apollon, depuis Orfeo de Monteverdi en 1607, semble encore nous dire la part essentielle d’une vérité toujours vénérée. Opéra mythologique, opéra initiateur d’une tradition qui s’écrit toujours, Orfeo fascine le spectateur moderne parce qu’il y est question du rapport fondamental de la parole et de la musique, de l’amour omnipotent, du désir et des passions irrépressibles, de la force de l’art, en particulier du pouvoir de la musique… Aura-t-on un jour, épuisé les enjeux et les symboles du premier opéra de l’histoire ?
Orfeo à l’affiche
Opéra national de Bordeaux
Les 12 et 14 mars 2007
Jordi Savall, direction
(version de concert)
Approfondir
1. Lire notre dossier « L’Orfeo de Claudio Monteverdi«
2. Monteverdi, Caravage : correspondances entre l’oeuvre du peintre et la musique du compositeur
3. Lire notre critique du dvd « Orfeo de Monteverdi par Jordi Savall »
4. Lire notre dossier Claudio Monteverdi
Illustration
Nicolas Poussin, L’inspiration du poète (Paris, musée du Louvre). Dans une clarté chaude et solaire, le dieu des arts, lyre à portée de la main, offre l’inspiration au poète et au musicien. Apollon est le père d’Orphée.