mercredi 23 avril 2025

Compte-rendu, concert. Lyon, le 27 janvier 2018. Brahms, Martinu, Bach. Sol Gabetta / Alan Gilbert

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Compte-rendu, concert. Lyon, Auditorium Maurice Ravel, le 27 janvier 2018. Brahms, Martinu, Bach. Sol Gabetta (violoncelle), Alan Gilbert (direction). Alors que ses obsèques avaient lieu le lendemain, c’est à Paul Bocuse que le concert de ce soir était dédié. Le chef américain Alan Gilbert – grand habitué de la Capitale des Gaules (sa sœur n’est autre que le Premier violon de l’ONL !) – lui a rendu un vibrant hommage, d’autant plus appuyé qu’il le connaissait bien ! Mais la musique reprend vite ses droits, et c’est avec la Troisième Symphonie de Brahms que débute la soirée. L’ancien directeur musical du New York Philharmonic (pendant 8 ans) obtient des instrumentistes lyonnais une louable respiration interne et rend très lisibles les différents plans sonores des deux premiers mouvements, ce qui permet de caractériser avec beaucoup de précision chaque tableau harmonique. Dans les deux derniers mouvements, les violons déploient une saisissante énergie, et le sublime thème du troisième mouvement libèrent des couleurs chargées de nostalgie et de retenue. Enfin, la phalange lyonnaise fait preuve d’un surplus d’unité dans un final aux élans embrasés.

 

 

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Le chef Alan Gilbert © Chris Lee

 

 

En seconde partie, c’est le rare Concerto pour violoncelle N°1 de Bohuslav Martinu qui est offert au public de l’Auditorium Maurice Ravel, avec rien moins que Sol Gabetta comme soliste, l’une des violoncellistes les plus recherchées et acclamées de la planète. Créé à Berlin en décembre 1931, le concerto pour Violoncelle H.196, est retravaillé à la fin des années trente, avec une réorchestration plus nourrie, mais cette version définitive ne sera créée qu’en mars 1956, à Helsinki. Malgré son poids plume, c’est avec incroyable fougue – pour ne pas parler de hargne – que la soliste argentine se lance dans le motif d’introduction. La liberté de ses phrasés – aussi agiles que capricants -, et sa force de caractère font forte impression. De même, la variété des couleurs et la richesse des nuances, tout au long des trois mouvements, alliées à une ampleur sonore assez prodigieuse dans les passages plus virtuoses soulèvent l’enthousiasme du public dans un finale endiablée. Malgré l’insistance de l’auditoire, l’artiste n’offrira pas de bis…

Après une courte pause pour changer chaises et pupitres, la plus commune Suite pour Orchestre N°3 de Bach est donnée à entendre par une équipe de musicien resserrée et jouant debout. Gilbert en livre une interprétation extrêmement vivante qui maintient constamment l’intérêt, grâce à l’intelligence et la cohésion bien équilibrée des différents instrumentistes. De quoi mettre en joie malgré le temps maussade qui règne à l’extérieur en cette froide journée de janvier !

 

 

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Compte-rendu, concert. Lyon, Auditorium Maurice Ravel, le 27 janvier 2018. Brahms, Martinu, Bach. Sol Gabetta (violoncelle), Alan Gilbert (direction) — Illustration : © Chris Lee

 

 

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