dimanche 11 mai 2025

COMPTE-RENDU, concert. MONTPELLIER, le 13 juillet 2019. SIBELIUS, CHOSTAKOVITCH, MOUSSORGSKI-RAVEL. T Sokhiev.

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SOKHIEV-582-594-Tugan-Sokhiev---credit-Marc-BrennerCOMPTE-RENDU, concert, MONTPELLIER, Festival Radio France, Occitanie, Montpellier, Le Corum, le 13 juillet 2019. SIBELIUS, CHOSTAKOVITCH, MOUSSORGSKI-RAVEL, Bertrand Chamayou, David Guerrier, Tugan Sokhiev. La thématique retenue pour cette 35ème édition du Festival Radio France, Occitanie, Montpellier – « Les musiques du Nord » – nous vaut la programmation de Finlandia, de Sibelius, qui ouvre le concert. Le sixième et dernier mouvement de la « Musique pour la célébration de la presse », alors soumise au régime tsariste, deviendra un an plus tard, en 1900, ce qui passe pour l’hymne officieux de la Finlande. La page est bien connue, brève, contrastée, propre à emporter l’auditoire à travers son finale puissant, glorieux. L’évocation de l’immensité des paysages que la Finlande a en partage avec ses voisins, à laquelle succède la partie héroïque, avec cuivres et percussions, est remarquablement conduite par Tugan Sokhiev, dont on connaît l’énergie, comme le lyrisme et l’aisance dans ce répertoire. L’orchestre National du Capitole de Toulouse y brille de tous ses feux. Illustration : Tugan Sokhiev © M Brenner)

Suit le Concerto pour piano et trompette de Chostakovitch. C’est pour le public le plaisir de retrouver Bertrand Chamayou, fidèle du Festival, et David Guerrier, l’hyperdoué trompettiste (mais aussi corniste, tubiste etc.) insatiable musicien. Regrettons au passage que Chostakovitch ne lui ait pas réservé un authentique rôle concertant, limitant ses interventions aimablement décoratives, goguenardes, diablement virtuoses, à trois des quatre mouvements. L’œuvre, hybride de la tradition et du modernisme (relatif) du Leningrad de 1933, porte en germe la riche production du compositeur de 27 ans. Son matériau est pauvre et le traitement qu’il lui réserve ne présente d’intérêt qu’à travers le piano (que Chostakovitch tiendra à la création), et le grotesque dont il pimente le propos. La mélodicité de la valse lente du deuxième mouvement peut séduire, mais c’est l’entrain, l’esprit potache de l’ensemble qui dominent. Le jeu des solistes, leur complicité justifierait à lui seul la programmation de l’œuvre, où les cordes de l’orchestre, pleinement engagées, donnent leur meilleure interprétation.

Le public s’est massivement déplacé par les célébrissimes Tableaux d’une exposition. Il n’aura pas été déçu. A l’égal du concert de la veille, où Kristjan Järvi nous offrait une relecture inspirée de l’Oiseau de feu, celle que nous propose Tugan Sokhiev de la page pianistique la plus spectaculaire de Moussorgski, orchestrée par Ravel, nous enthousiasme. L’orchestre sait se montrer tendre, rêveur, désinvolte, joueur, plaintif, courroucé, véhément, accablé, prendre les couleurs les plus riches, et nous emporter dans le tableau final (la Grande porte de Kiev). Par-delà l’énergie fantastique qu’il insuffle à tous, c’est dans le dessin des phrasés propres à chacun des pupitres et dans des plans qu’excelle le grand chef russe. Une leçon qui ne laisse aucun doute : Tugan Sokhiev a maintenant imprimé durablement sa marque à l’orchestre, confirmant son excellence, tout particulièrement dans ce répertoire scandinave et russe.

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COMPTE-RENDU, concert, MONTPELLIER, Festival Radio France, Occitanie, Montpellier, Le Corum, le 13 juillet 2019. SIBELIUS, CHOSTAKOVITCH, MOUSSORGSKI-RAVEL, Bertrand Chamayou, David Guerrier, Tugan Sokhiev. Crédit photographique © Pablo Ruiz

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