dimanche 11 mai 2025

Compte-rendu critique, Ballet. Bordeaux, le 27 décembre. Léon Minkus : Don Quichotte. Ballet de l’Opéra nat de Bordeaux

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

DonQuichotte-balletOBordeaux-by-Julien-Benhamou-3Compte-rendu critique, Ballet. Bordeaux, le 27 décembre. Léon Minkus : Don Quichotte. Ballet de l’Opéra nat de Bordeaux. Les fêtes de fin d’année sont généralement l’occasion de régaler les yeux – et les oreilles. Et rien ne vaut, pour l’Opéra national de Bordeaux, de mettre à l’affiche l’une des productions de son directeur de la danse, Charles Jude, qui vient d’être congédié récemment, au profit d’Eric Quilleré, jusqu’alors Maître de ballet dans l’institution girondine. De son passé d’Etoile à l’Opéra national de Paris où il a côtoyé Noureev, Charles Jude a retenu un savoir-faire évident dans le rafraîchissement des classiques du répertoire, sans altérer la magie des ouvrages légués par le romantisme. Ainsi en est-il de l’adaptation du Don Quichotte de Marius Petitpa, créé en 2006, et repris ici pour une série de dix-huit représentations – un luxe digne de l’Opéra de Paris, et qu’aucune autre métropole de province ne semble pouvoir s’offrir…

Les décors de Philippe Miesch, dont le trait fait parfois songer aux toiles d’Olivier Debré, évoquent l’Espagne de Cervantès, sans céder à la charge du kitsch. Les couleurs vives des costumes et les armures de Pierre-Jean Larroque assument leur part du pittoresque, fondu harmonieusement dans l’esthétique d’ensemble grâce aux lumières de François Saint-Cyr.

Revivifiant remarquablement les pas classiques, et leur virtuosité attendue, la chorégraphie réserve une tribune de choix à la Kitri élégante de Sara Renda, délicieuse dans l’alanguissement, qui contraste avec le Basile robuste, voire un peu lourdaud parfois, de Roman Mikhalev.
Nous n’oublierons pas, bien évidemment, l’incarnation de Kase Craig dans le rôle-titre, flanqué du Sancho Pança assez bien caractérisé de Guillaume Debut. Parmi les nombreux numéros que recèle le spectacle, nous réserverons une mention particulière à la saveur distillée par la Reine des Dryades Marina Kudryashova, ou encore le haut en couleurs chef des Gitans, Austin Lui, d’une mâle assurance parfaitement appropriée. Comme souvent dans les spectacles de ballet, la fosse accuse un engagement un peu en retrait. Sous la direction routinière de Nicolas Brochot, l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine ne recherche pas dans la partition de Minkus les subtilités qu’elle n’a pas…

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Compte-rendu critique, Ballet. Grand-Théâtre de Bordeaux, le 27 décembre. Léon Minkus : Don Quichotte. Ballet de l’Opéra national de Bordeaux. Illustration : © J Benhamou (DR)

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