Le Concours International des cheffes d’orchestre « La Maestra« a délivré, le dimanche 17 mars, le palmarès de sa troisième édition. L’israélienne Bar Avni, 34 ans, a remporté le Premier Prix ainsi que la plupart des prix spéciaux.
Le concours La Maestra, initié par Claire Gibault et le Paris Mozart Orchestra, remporte un réel succès depuis sa création en 2020. Cette année, le concours a reçu 197 candidates venues monde entier (47 pays en tout), dont 14 ont été sélectionnées pour les épreuves à Paris, du 14 au 17 mars. Cela prouve avant tout qu’il y a autant de jeunes cheffes que de jeunes chefs, même si elles ne sont pas encore aussi visibles. L’objectif du Concours est alors clair : La Maestra, qui se tient tous les deux ans, vise à pallier ce manque et à aider les jeunes femmes talentueuses à gagner en visibilité, pour percer, et vice-versa. Mais 6 ans après la mise en place du concours, l’objectif final tant souhaité, celui de la parité généralisée et par conséquent la disparition du concours (avec le changement de mentalité aujourd’hui encore si masculine), est loin d’être atteint.
C’est dans ce contexte que s’est déroulée la 3ème édition sous le regard bienveillant du jury présidé par Nathalie Stutzmann, directrice musicale de l’Atlanta Symphony Orchestra et cheffe principale invitée du Philadelphia Orchestra. Parmi les trois finalistes, deux ont déjà une carrière bien entamée. Ainsi, la première lauréate Bar Avni est à la tête de la Bayer Philharmoniker Leverkusen en Allemagne, alors que Liubov Nosova, le deuxième prix, a assisté Cristian Măcelaru pour un programme avec l’Orchestre National de France après avoir participé, en 2022, à l’Académie Paavo Järvi avec le Tonhalle-Orchester Zürich et à l’Académie Chigiana avec Daniele Gatti. Quant à Katharina Morin, troisième prix, elle est étudiante en direction d’orchestre et est actuellement assistante du chef Daniel Huppert avec le Bergische Sinfoniker.
Bar Avni a un savoir-faire évident et sait tailler l’orchestre avec conviction. L’orchestre la suit bien volontiers dans une évidente complicité ; pas étonnant donc que les musiciens lui aient décerné le Prix du Paris Mozart Orchestra. Dans la direction de Liubov Nosova, on sent également une expérience qui lui permet de bien s’imposer. Chez Katharina Morin, c’est la souplesse qui prévaut, plutôt qu’une vraie autorité. Lors de la répétition générale, sa manière collégiale attire l’attention des musiciens, ce qui renforce une autre image du métier de chef et de cheffe (contre celle imposante et autoritaire), que l’on a déjà vue dans les éditions précédentes.
Outre le Prix d’orchestre, Bar Avni remporte trois autres prix spéciaux : le Prix des salles et orchestres français, le Prix ECHO (European Concert Hall Organization), et le Prix Arte. Katharina Morin a obtenu le Prix Génération Opéra. Les trois lauréates, ainsi que les quatre demi-finalistes, bénéficieront d’une Académie de deux ans au cours desquelles elles pourront assister des chefs internationaux.
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CRITIQUE, concours. PARIS, Philharmonie, le 17 mars 2024. Finale du Concours international des cheffes d’orchestre La Maestra. Bar AVNI, Liubov NOSOVA, Katharina MORIN. Photos (c) Pauline Ballet.
