mercredi 23 avril 2025

César Franck: Symphonie en ré, 1889 Arte, Dimanche 15 juin 2008 à 19h

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César Franck
Symphonie en ré mineur


Arte
Dimanche 15 juin 2008 à 19h

Concert à Paris de La Chambre Philharmonique, dirigée par son chef, Emmanuel Krivine. Réalisation : Olivier Simonnet. Coproduction : Arte France, Camera Lucida Productions, La Chambre Philharmonique (2008, 43mn)

En septembre 2007, la Chambre Philharmonique donne un concert exceptionnel sous la direction de son chef Emmanuel Krivine, dans la salle Labrouste, immense et magnifique salle de lecture de la Bibliothèque Nationale de France. Avant que la salle ne soit réaffectée, elle est vide de livres et de documents, mais pleine de ses tables de lecture, lampes et sièges. L’occasion de donner un nouvel emploi à ce lieu où d’ordinaire le silence est requis : accueillir la musique, avec la Symphonie en ré mineur de César Franck, l’unique symphonie du compositeur belge, composée entre 1886 et 1888 et dédiée à son élève Henri Duparc.

Germanisme irritant
Composée entre 1886 et 1888, l’unique Symphonie de Franck, et certainement son oeuvre la plus célèbre, non sans raison, est créée au Conservatoire de Paris le 17 février 1889. Il s’agit comme pour la plupart de ses créations, d’une partition conçue à la fin de sa vie: le compositeur s’éteint un an après la création de sa Symphonie, en 1890. Le cas mérite d’être signalé car la Symphonique appartient surtout aux allemands et le genre semble avoir été ignoré de la plupart des compositeurs français du XIXème siècle à quelques exceptions près, tel Berlioz et Bizet. Franck inaugure en vérité un regain de faveur pour l’ample forme symphonique, depuis 1885, avec ses Variations symphoniques pour piano et orchestre: le succès publique de l’oeuvre motive la nouvelle génération des auteurs qui ne tardent pas à « commettre » leur offrande au genre trop délaissé.

La Symphonie n° 3 de Camille Saint-Saëns et la Symphonie sur un chant montagnard français de Vincent d’Indy (1886) témoignent d’un retour de la forme symphonique auprès de l’audience française. Toujours soucieux de se démarquer de l’omnipotent modèle germanique en particulier de Wagner, comme des classiques viennois, Mozart, Haydn et Beethoven, les symphonistes français intègrent des « nouveautés » nationales: l’orgue chez Saint-Saëns est la plus frapante de ses options quasi nationalistes. Franck opte pour le forme cyclique mais fortement imprégnée de romantisme allemand (en particulier lisztéen) n’en déplaise à Saint-Saëns ou D’Indy, qui ardents francophiles (Saint-Saëns a créé la Société nationale de musique en 1871), ont porté un point d’honneur à citer des thèmes authentiquement nationaux. Chez Franck, rien de tel mais une synthèse des courants à son époque.

Après la guerre de 1870/1871, les français sont restés antigermaniques et, taxée de germanisme aberrant à la première, la Symphonie de Franck, admirateur déclaré de Wagner, fut vertement critiquée. Entre autres par Gounod qui y décela une « incompétence » crasse. En dehors des querelles esthétiques franco-françaises, teintées de ressentiment politique, l’oeuvre fut immédiatement appréciée en Europe et aux Etats-Unis: Boston l’applaudit avant toutes les autres villes américaines, dès le 16 janvier 1899.

Crédit photographique: César Franck (DR)

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