Daniele Gatti
Chef d’Orchestre
Arte, Metropolis
Samedi 20 décembre 2008 à 20h15
Maestro à part
Pas vraiment un portrait documenté, commenté, savamment agencé… plutôt séance « brut » de musique: le trop court volet consacré par Métropolis au travail du chef milanais, délivre sans afféterie ni composition journalistique, la démarche interprétative du musicien. Agé de 45 ans, le directeur du Royal Philharmonic de Londres jusqu’en juin 2009, vient d’être nommé à la tête du National de France, et dirige la représentation inaugurale de la nouvelle saison lyrique de La Scala, le 7 décembre 2008 (Don Carlo de Verdi, version italienne, sans l’acte bellifontain, retransmis sur Arte en direct).
Poigne ou charisme, sensibilité ou perfectionnisme? Le talent d’un chef se mesure selon sa capacité à électriser, à séduire pour convaincre, à mener tout un collectif vers le but qu’il s’est fixé… mais en douceur, comme sur un air de mine de rien… Car les tyrans de la baguette, les Furtwängler ou Toscanini d’hier, sont bel et bien voués au passé. Aujourd’hui, le maestro du futur est humain, généreux, fraternel. Un musicien parmi ses pairs, en cela proche des figures légendaires léguées par Giulini ou actuellement Abbado.
C’est un leader charismatique, fin et subtil qui avance à pas feutrés. Le document filmé par Metropolis en témoigne de façon éloquente.
A la tête de l’Orchestre national de France, le maestro, esprit vif, oreille décuplée, regard de braise, ne laisse rien passer, avec humour mais précision: dynamique, accents, nuances… tout est mesuré, pesé, ciselé pupitre par pupitre. Un travail d’orfèvre… et pour la phalange française, comme pour le public, une bénédiction.
Illustrations: Daniele Gatti (DR)