Antoine Dauvergne
Opéras
en versions de concert
Versailles, Opéra Royal
Hercule Mourant, 1761
Samedi 19 novembre 2011 à 20h
Première mondiale

C’est une partition tragique qui dévoile cet éclectisme et cette
érudition libre dont l’écriture de Dauvergne regorge; il faut bien une
palette riche voire flamboyante pour articuler une action compliquée,
empruntée aux passions mythologiques: Déjanire entend reconquérir
Hercule / Alcide qui en aime une autre: Iole, la propre fiancée de son
fils, Hilus. Déjanire offre une robe empoisonnée par le sang versé du
centaure Nessus, à Hercule qui en la revêtant, expire et meurt…
A ce tableau familial funèbre, Dauvergne sait apporter sa propre vision
musicale, à la fois puissante et draamtiquement très aboutie. On y
décèle la vitalité éruptive des symphonistes de Mannheim (en particulier
pour l’évocation des divinités Junon et Jupiter lors de leurs
apparitions depuis les cintres); des trouvailles géniales rehaussant ce
pathétique déchirant qui plut tant au public (marche initiale au V), y
compris dans la musicalité des récitatifs au dramatisme glaçant et
percutant. De fait, Dauvergne illustre le mieux la quête du sublime
théâtral: sa plume mâle, sombre, noble favorise l’éclosion d’un
pathétique hypnotique, dont l’intensité annonce Gluck.

La tragédie lyrique créée pour l’Académie royale le 14 décembre 1778,
réactive la passion du public pour les « étrangers », faiseurs de miracle à
l’opéra, tels Gluck, Piccini, arrivés en 1774 et 1776 auxquels il est
demandé d’écrire de nouvelles musiques sur les livrets de Quinault et
Lully. Amadis reprend ainsi le livret du Grand Siècle que le fils de
Bach, grassement payé (10.000 livres)mit en musique, entre grâce et
énergie. Nouvelle découverte majeure présenté à l’Opéra royal de
Versailles.