jeudi 8 mai 2025

Dimitri Chostakovitch, Symphonie n°7 (1942) France musique, le 22 septembre à 20h

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Pendant la guerre contre l’ennemi fasciste et le siège de Léningrad, Chostakovitch s’est impliqué pour le maintien de la vie culturelle dans la ville occupée. La culture, expression de la résistance d’une nation menacée mais réunie et solidaire. Le compositeur travaillait alors comme assistant musical pour un théâtre qui donnait des représentations aux militaires et dans les hôpitaux. Il allait aussi être affecté comme pompier à la défense de Léningrad. L’invasion militaire et la menace que font peser les conflits, sont explicitement évoquées dans la partition. D’ailleurs, au préalable, Chostakovitch avait l’intention d’intituler chacun des quatre mouvements : « la guerre », « souvenirs », « les grands espaces de ma patrie », « la victoire finale ». Moins anecdotique que cela, l’auteur aime nourrir la richesse suggestive de son œuvre, et dans ses mémoires, il précise une autre intention, en liaison avec une indéfectible lucidité. La guerre dont il est indiscutablement question ici, peut être celle menée contre l’envahisseur nazi, mais il s’agirait aussi d’une autre oppression tout aussi accablante pour la nation, la politique des purges staliniennes. De sorte qu’en une seule œuvre, Chostakovitch ferait le procès et de la barbarie nazie et de la terreur stalinienne.
Quoiqu’il en soit, l’œuvre créée le 5 mars 1942 à Kouibychev sous la direction de Samuel Samosoud, suscita immédiatement l’enthousiasme de l’audience, exaltée car elle retrouvait dans la musique, mêlant accablements tragiques et élan vital, les sentiments de toute une nation. La célébrité de la Symphonie n°7, baptisée « Léningrad », devait gagner un retentissement international lorsque Toscanini la dirigea à son tour le 19 juillet 1942 lors d’un concert mémorable qui fut retransmis sur la NBC.

Fiche symphonie
Symphonie n°7 « Léningrad » opus 60
Créée le 5 mars 1942 à Kouibychev

Orchestration : trombones et trompettes doublées (au total, 6 par pupitres)
Durée moyenne : entre 1h10 et 1h20.
Quatre mouvements : dans l’allegretto initial (1), la sérénité joyeuse est laminée par un thème martial de plus en plus développé, asséné à force de roulements de tambour. Le moderato poco allegretto (2) est un « intermezzo lyrique, assez doux » qui toujours selon les mots de l’auteur, contient une pointe d’humour (cantilène du hautbois), car à l’image des recommandations de Shakespeare, « on ne peut continuellement tenir l’auditoire en état de tension ». Dans l’adagio (3), le visage terrifiant de la guerre réapparaît. Mais désormais, contre la menace, Chostakovitch dresse la force d’un peuple résistant. L’allegro non troppo final (4), qui est enchaîné avec le dernier choral de l’adagio précédent, dépeint l’implication de toutes les ressources pour contrer l’ennemi. Rafales de gammes portées par tout l’orchestre, émergence du sentiment de victoire, l’épisode de fin se précise en une apothéose glorieuse.

Le 22 septembre à 20h.
Jusqu’à 23h. Présentation : Anne Montaron
« Prima la musica »

Symphonie n°7 « Léningrad »
Concert en direct
du Neuen Gewandhaus de Leipzig

Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
Dmitri Kitajenko, direction

Programme couplé avec
Ludwig van Beethoven
Concerto pour piano et orchestre n°5
opus 73 en mi bémol Majeur

(Lars Vogt, piano).

Approfondir
Lire aussi notre dossier Dimitri Chostakovitch, à l’occasion du 26 septembre 2006 date événement, marquant le centenaire de la naissance du compositeur russe.

Crédit photographique
Dimitri Chostakovitch sous le portrait de Beethoven (DR).

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