Dossier cd de Noël 2007
Boîtes miraculeuses
Achetez malin. Voici notre sélection des 15 coffrets incontournables à recevoir ou à offrir pour les fêtes de Noël et du Nouvel An. Une belle boîte comme une malle à trésors: quoi de plus engageant? En version condensée ou en taille XXL, en 2, 3 , 12 et 24, 50 et jusqu’à 100 cd d’un coup! Mais révélation récente qui se confirme (tendance émergeante du marché), la quantité annoncée ici égale la qualité! Voyez plutôt les coffrets que nous avons sélectionnés pour vos achats de Noël 2007. Que des joyaux à écouter et à découvrir tout au long de la nouvelle année, dans des versions plus qu’estimables, en édition soignée, offrant l’essentiel ou l’intégrale, d’un compositeur ou d’un thème…
1. Intégrale Ludwig van Beethoven (100 cd, Brilliant Classics)
Les 100 cd (soit 2,5 kg) de la
boîte miraculeuse, regroupent l’ensemble du catalogue (dont les
cantates, lieder, trios, menuets, marches, danses, surtout l’ensemble
de la musique de chambre…), mais ils permettent l’écoute de versions
excitantes voire jubilatoires. D’autant qu’en plus des 100 galettes, l’éditeur ajoute un cd-rom, et surtout un livre
dont le texte permettra à tout un chacun de redécouvrir chaque oeuvre
dans son contexte, tout en parcourant une biographie du grand Ludwig
tout à fait recommandable. En complément, l’utilisateur soucieux de
savoir qui joue, avec qui et quand?, pourra se reporter en dernière
partie du dit livre pour y lire toutes les indications sur les
enregistrements. Bonus: une sélection de sites sur Beethoven. Voilà une boîte pépite qui améliore sensiblement la qualité moyenne des interprétations. « Quantité=qualité », nouvelle tendance du marché des boîtes? Coffret événement!
2. 200 ans de musique à Versailles (20 cd)
L’étendue des sources sonores sélectionnées dévoile surtout une autre
diversité: celle des ensembles interprètes, celle des styles et des
manières qui du premier baroque (Louis XIII) au style « grand siècle »
(Louis XIV), de la vibration rocaille (Louis XV) au néo classicisme
(Louis XVI) donne l’ampleur du travail réalisé, en particulier par les
équipes de recherche du Centre de Musique Baroque de Versailles, et
laisse à l’auditeur, l’opportunité d’embrasser deux siècles d’art
musical, en en découvrant chaque singularité. La sélection des bandes
comprends plusieurs enregistrements déjà parus en provenance des labels
Glossa, Laborie, Warner, K617…
Les auditeurs des saisons musicales du Cmbv y retrouveront en
particulier les temps forts des saisons musicales produites par le
Cmbv, depuis ses premières éditions, et jusqu’au cru anniversaire (les
20 ans) du Centre versaillais (septembre et octobre 2007) qui a donné
l’une de ses meilleures éditions, avec entre autres, deux révélations:
Zélindor (cd10) et Egine (cd11)…
3. Coffret Star Wars (7 cd, Sony)
4. Opera Highlights (50 cd, Emi classics)
5. Russian Legends (100 cd, Brilliant classics)
6. Calassotherapy (24 cd, Naxos)
s’impose indiscutablement. Par « Callassothérapy », il faut entendre
baume et remède autant enchanteur qu’ensorcelant. Les visuels déclinés
en différente couleur (une banquette aux formes courbes) invitent à la
détente, et à l’épanouissement des sens: préalables favorables pour
goûter ici la magie d’une voix qui n’a rien perdu de son éclat ni de sa
vérité. La déclamation de la Divina s’y dévoile dans sa précision, sa
musicalité, son intensité. Il ne s’agit plus de chanter les notes mais
de les vivre, avec finesse, tact, subtilité, engagement, justesse.
Callas, reine inégalée de l’incarnation savait projeter un texte, dire
et articuler un rôle comme les plus grandes tragédiennes du théâtre.
L’enchaînement
de la sélection et la numérotation suivent la chronologie, de 1952 à
1955, années fastes, période d’excellence où l’artiste (entre 29 et 32
ans) dont on célèbre ainsi les 30 ans de la mort (16 septembre 2007),
éblouit autant par l’assise de la technique, l’intuition musicale, le
génie dramatique. Elle trouve dans sa voix, longue tessiture tissée
dans le grain le plus âpre, comme le diamant d’une ligne lumineuse,
les ressources répondant à l’exigence des partitions. Dans le contexte
qui nous occupe, Callas vit sa « renaissance » physique (35 kg perdus en
16 mois), dévoilant sous l’épaisseur d’un embonpoint jamais assumé, la
sylphide féminine qui bientôt régnera dans les soirées jet set. Ce sont
les années où la cantatrice construit son mythe grâce à sa plastique
hollywoodienne. Elle dominera bientôt en 1959, le coeur du
milliardaire Onassis pour sombrer ensuite voix et coeur dans une
attente désespérée à l’issue fatale.
7. Récitals Luciano Pavarotti (12 cd, Decca) Dossier réalisé par la rédaction cd de classiquenews.com. Coordination de Benjamin Ballifh, avec Anthony Goret et Alexandre Pham
8. Collection The Operas Series (Emi Classics)
A prix plafonnés, plutôt attractifs, la collection « The Operas series »
propose plusieurs intégrales lyriques du fonds Emi. Le niveau moyen,
très bon, reste le principal argument, offrant ainsi dans un boîtier
soigné, quelques versions mémorables. Parmi celles que nous avons
remarquées, citons La Gioconda de Ponchielli avec Callas, de 1959), surtout, une curiosité tant elle était devenue rare, La Fanciulla del West de Puccini avec Birgit Nilson, sur la scène de La Scala en 1958 (direction: Lovro von Matacic)
L’attrait se confirme encore avec Ernani de Verdi,
autre live de La Scala mais de 1982 dont le relief des caractères n’a
rien à envier aux versions modèles: Freni, Domingo, Bruson, Ghiaurov
cisèlent chacun l’intensité des rôles. La gangue romantique qui étreint
peu à peu sous la pression des intrigues politiques, l’amour pur du
couple Elvira/Ernani gagne en sombre et passionnelle activité. D’autant
que Muti tient les rênes de l’Orchestre sans dureté, avec la fluidité
nécessaire. Le niveau s’élève d’un cran avec une Aïda
mésestimée à notre avis et dont la réédition fera les délices des
amateurs comme des néophytes: sous la battue éruptive dun Karajan
habité par le drame…