Ensemble Orchestral de Paris
Saison 2008 – 2009
Andreas Spering, direction
François Salques, violoncelle
Mardi 19 janvier 2009 à 20h
Paris, Théâtre des Champs Elysées
Mendelssohn: Les Hébrides, ouverture
Schumann: Concerto pour violoncelle
Haydn: Symphonie n°102 en si bémol Majeur
Concerto pour violoncelle
Très vite avant la Symphonie Rhénane, Robert Schumann commence à écrire son Concerto pour violoncelle en octobre 1850. Partition majeure pour le milieu du siècle romantique conçue dans une période de facilité et d’évidence créatrice. La continuité n’est d’ailleurs pas contrainte: les 3 mouvements se succèdent sans pause. L’allegro initial fait alterner sérénité et syncope, puis s’affirme l’andante indiqué langsam, conçu comme un lied, permettant au soliste de déployer son chant cantabile à la fois puissant, et intérieur. Un rappel du thème moteur de l’Allegro précédent annonce le début du Finale: du ré mineur au la majeur, le mouvement comme les épisodes antérieurs, évite toute dilution inutile, sans effet excessif ni débordement, la tension suit son cap sans s’appesantir ni se répéter. Il s’agit assurément d’une partition majeure du répertoire romantique pour violoncelle. Comme dans ses Symphonies, Schumann y développe son souci de l’unité organique où les parties successives se déroulent et se répondent grâce au dialogue et à la reprise des épisodes mélodiques et rythmiques. Toujours, l’intensité harmonique suit une ascension éperdue et lyrique, d’une grande générosité qui aspire à vaincre et à triompher de toute source d’inquiétude, de repli, d’anéantissement.
Schumann est alors depuis 1843, professeur au Conservatoire de Leipzig, fondé et dirigé par son ami, le rayonnant et génial Mendelssohn. Il s’agit d’une période clé dans la maturation stylistique de Schumann qui a vu se préciser et pleinement aboutir, le Concerto pour piano (1845), et surtout les premières Symphonies dont la n°2, créée en 1846 : bientôt, c’est la rencontre avec Brahms, le musicien de l’avenir, rencontré, découvert en 1854. Mais très vite les années tristes s’imposent sans alternative: l’énergie constructive et inventive de Schumann fond sous la menace d’une mélancolie de plus en plus dévorante. Le compositeur meurt deux ans après, en 1856… à 46 ans.
