samedi 19 avril 2025

EXPOSITION. PARIS, Philharmonie : « RAVEL BOLÉRO », du 3 déc 2024 au 15 juin 2025. 150ème anniversaire de la naissance de Maurice Ravel

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Maurice Ravel le plus grand génie français musical avec Rameau, Berlioz, ou son contemporain et confrère Debussy ? Assurément, il mérite les plus grands égards. Ne serait-ce que pour une seule partition, géniale, inclassable : « Boléro » qui créé en 1928, destiné à la mécène et danseuse Ida Rubinstein, demeure une œuvre clé, énigmatique autant qu’irrésistible… que propose de décrypter sans en atténuer la force poétique, cette exposition événement, proposée par la Philharmonie de Paris, dans les espaces exposition de la Cité de la musique. L’événement est d’autant plus opportun que 2025 marque le 150ème anniversaire de la naissance du compositeur (1875).

 

Le Boléro synthétise la pensée et l’écriture de Ravel. L’exposition propose pour le 150e anniversaire de la naissance du compositeur, « un portrait de l’artiste en forme de kaléidoscope ». Le parcours comprend une « expérience audiovisuelle saisissante », expose plusieurs objets patrimoniaux issus des collections françaises les plus prestigieuses, notamment la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury (où fut composé le Boléro).

 

Hymne à la danse
La composition reste paradoxale, pour Ravel et pour le public. « Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique », écrivait le musicien en 1928, comme pour souligner davantage la construction que le contenu mélodique : une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue,… voilà objectivement le schéma d’une œuvre qui décortiquée ainsi, reste d’une « simplicité » déconcertante. Mais Ravel crée un chef-d’œuvre universel, fruit d’une réflexion musicale radicale. Commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, le Boléro est d’abord une chorégraphie, pensée pour la danse. Son rythme hypnotique (évoquant les castagnettes) captive l’auditeur immédiatement, et ne le lâche plus, l’entraînant dans une transe irrésistible qui exige de tout l’orchestre. Maquettes de décors et dessins de costumes ressuscitent les différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.

 

Musique en images
Le visiteur éprouve dès la première salle l’expérience physique de ce crescendo orchestral envoûtant, grâce à un dispositif cinématographique unique dédié à l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Le parcours évoque aussi les multiples réinterprétations musicales et chorégraphiques de l’œuvre – dont celles des chorégraphes Maurice Béjart, Aurél Milloss ou Thierry Malandain – … Leurs réalisations se déploient en une partition audiovisuelle qui montre que, depuis 1928, le Boléro n’a cessé de fasciner.

 

L’Espagne revisitée
Le Boléro – d’abord intitulé Fandango – s’inscrit dans une lignée d’œuvres ravéliennes inspirées par l’Espagne, la Habanera de sa jeunesse jusqu’à sa dernière pièce, Don Quichotte à Dulcinée, sans omettre l’opéra L’Heure espagnole. Né à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, Ravel hérite de sa mère le goût de la musique espagnole ; il fait sien un imaginaire fait de sensualité et de rêve qu’il partage avec ses contemporains musiciens. Plusieurs œuvres picturales, comme Lola de Valence de Manet, restitue le goût général pour une Espagne haute en couleur.

 

Une mécanique de précision
À la manière d’un enfant, Ravel se passionne pour toutes sortes de mécanismes, ceux des jouets et casse-têtes qui peuplent sa maison du Belvédère à Montfort-l’Amaury. Dans une lettre de 1928, il parle du Boléro comme d’une « machine ». Fils d’un ingénieur-inventeur, soucieux du moindre détail d’écriture et d’orchestration, Ravel excelle dans la production d’œuvres ciselées au mécanisme à la fois implacable et subtil, comme le Boléro. Il partage cette fascination avec de nombreux artistes de son temps, comme František Kupka ou Fernand Léger.

Commissaire
 : Pierre Korzilius
Conseillère musicale : 
Lucie Kayas

 

 

 

 

 

TOUTES les INFOS et les réservations directement sur le site de la Philharmonie de Paris / exposition « Ravel Boléro » : https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/27890-ravel-bolero

 

 

 

catalogue / beau-livre

LIRE aussi notre présentation critique du catalogue de l’exposition RAVEL BOLÉRO à la Philharmonie de Paris / 3 déc 2024 – 15 juin 2025 : https://www.classiquenews.com/livre-evenement-ravel-bolero-catalogue-dexposition-editions-la-martiniere-philharmonie-de-paris/

 

LIVRE événement. « RAVEL BOLÉRO » – Catalogue d’exposition (Éditions La Martinière / Philharmonie de Paris)

 

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