jeudi 24 avril 2025

Festival Baroque en Tarentaisedu 1er au 13 août 2012

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Festival de
Tarentaise Baroque (73)
Du 1er au 13 août 2012. 13 concerts
www.festivaldetarentaise.com

Dans des églises marquées par le style baroque savoyard (et donc italien) du XVIIIe, le Festival propose des groupes (Les Folies Francoises, Amarillis, Epsilon, Festino, Les Lunaisiens…) qui souvent sur base de recherches en manuscrits explorent des thématiques de relations européennes aux XVIIe et XVIIIe, en France, Italie, Angleterre et Allemagne. Etat des lieux pour une quinzaine d’août en Tarentaise.

Une frontière qui n’en fut pas une

Bien sûr, toujours le charme des baroqueries italo-savoyardes, et donc le baroque d’églises et chapelles en ses meubles, vêtements et climats de Tarentaise…Investiguons d’abord de l’autre côté de la frontière qui longtemps n’en fut pas une, et simplement des lignes de crêtes et des lieux de passage. Pendant la quinzaine, voici d’abord l’Italie par les Folies…Francoises (Patrick Cohen-Akénine, le clavier de Béatrice Martin) : hommage à Corelli, son écho chez G.Muffat. P.Cohen, violoniste et chef, créa en 2.000 son groupe, et a redonné vie en 2008 à l’Orchestre des 24 Violons du Roy…. C’est vers la fin de géniale vie, en 1641, que Monteverdi publie la Somme théologico-musicale de la Selva Morale e Spirituale, que traduit l’ensemble Epsilon de Maud Hamon-Loisance (9 chanteurs et instrumentistes). Mais êtes-vous bien certain de connaitre aussi les œuvres de Dominique Phinott qu’en un 2nd concert les Epsilon – qui ont beaucoup cherché dans les bibliothèques de Lyon, cité qui fut gloire de la Renaissance européenne, explore en même temps que des partitions de Schütz ?

Ephémère et Festin

Co-production…historique, de part et d’autre du Channel, entre France et Angleterre du XVIIIe : la France des Louis savait aussi détailler les « Plaisirs de l’Ame », et un groupe de 5 Lyonnais…contemporains découvrent des passerelles de textes et climats chez Couperin, Dieupart, Corette et Marais : ils se nomment très baroquement l’Ephémère… Il Festino et la soprano tchèque Dagmar Saskova travaillent du côté des airs italiens dans la France de Louis XIII : ans ce « Dove ne vai, crudele ! » Il Festino, qui rassemble Boesset, Moulinié et Bataille, tient à « élever l’esprit par la poésie, le geste et la musique, à travers les règles du Déclamatoire Grand Siècle ».

Notre J.J.R.

Intercalons le célébré de 1712, notre cher Jean-Jacques. Il eût été chagrinant que Tarentaise ne lui consacrât point de concert. N’écrivait-il pas : « Jamais pays de plaine, quelque beau qu’il fût, ne parut tel à mes yeux. Il me faut des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur. » Les Confessions disent cela par ambulations entre France et Italie, Savoie baroque aussi… Sans que nous puissions préciser quelle partition de J.J.R(ousseau) sera donnée, ni d’ailleurs celle de son « ennemi d’idéologie musicale, J.P.R(ameau), nous nous réjouissons que les Lunaisiens, conduits par Arnaud Marzorati et Jean-François Novelli (ce dernier travaille volontiers dans le domaine contemporain, Eötvös ou Donatoni) n’oublient pas « notre » Citoyen de Genève.

D’Angleterre en Père Absolu

Franchement « angloise » – pardon , écossaise, and God knews it is’nt the same !-, un For ever Fortune, alliance du rococo continental et traditionnel nord-insulaire…Les Musiciens de Saint-Julien (en hommage au patron de l’ancienne confrérie des ménétriers parisiens) sont spécialisés dans cette alliance de musiques savantes et d’inspiration populaire. On n’omettra pas non plus d’aller chez les Baroqueux allemands : le trio Buxtehude-Bach-Telemann (et la triade urbaine Lübeck- Hambourg-Lepizig) sont célébrés par le ténor Emiliano Toro (un Chilien qui a étudié en Suisse) et le groupe Amarillis d’Héloïse Gaillard, multi-lauré depuis le milieu des années 1990. On reviendra vers J.S.Bach pour un délicat duo de sonates flûte (Marine Sablonnières) et clavecin (Bertrand Cuiller, qui aime aussi à œuvrer en des séquences théâtrales contemporaines), histoire de se laisser fasciner une fois encore par la figure du Père Absolu…

Et enfin, comme on est en terre de culture et d’admiration itinérante, on tâchera d’ « écouter-voir » toujours plus « intelligent » (lier entre, dit l’étymologie), grâce aux circuits guidés dans les « Jardins secrets du festival », entre herborisation rousseauiste et angelots, retables et peintures des églises et chapelles du Domaine de Tarentaise.

Festival de Tarentaise Baroque (73). 13 concerts du 1er au 13 août. A 21 h chaque soir :Aime, 1,2 et 3 août ; Essert Blay, 4 ; Queige, 5 ; Peisey-Nancroix, 6 ; Naves, 7 ; Saint Jean, 8 ; Les Allues, 9 ; Villaroger, 10 ; Moutiers, 11 ; Saint Bon, 12 ; Hauteville-Gondon, 13.
I nformation et réservation : T.04 79 38 83 12 ou www.festivaldetarentaise.com

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