vendredi 9 mai 2025

Fritz Wunderlich, un ténor de légendeArte, les 3 et 4 novembre 2007, à 22h30 et 19h

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Invité de marque au Festival de Salzbourg, sous la direction de Karl Böhm puis de Karajan, le ténor Fritz Wunderlich préférait aux cocktails d’after, au milieu glamour des réceptions bourgeoises et des mondanités superficielles, la proximité plus simple de ses proches. Au moment du Festival, il préférait loger dans une ferme, près de la nature où il puisait énergie et endurance. Si ses dons vocaux ont fait croire qu’il chantait comme il se rasait, la vérité est bien différente et ce docu nous révèle l’itinéraire d’un travailleur assidu, qui s’interrogea en permanence sur la justesse de son style et la pertinence de ses choix de rôles et de répertoires. Une éthique du bon sens et du pragmatisme que souligne le baryton Thomas Hampson ou le ténor Rolando Villazon.

D’abord, Tamino dans la Flûte Enchantée de Mozart, puis Almaviva dans le Barbier de Séville de Rossini, à Munich aux cotés de son grand ami, le baryton Hermann Prey (Figaro), Fritz Wunderlich impose la musicalité de son timbre rayonnant, aux harmoniques profondes et denses, sur les scènes allemandes et autrichiennes : Salzbourg, et bientôt l’Opéra de Vienne. Le succès se montre total lorsque le directeur du Met de New York, Rudolf Bing, l’invite en guest star pour chanter Don Ottavio dans le Don Giovanni de Mozart, dans le cadre des représentations d’inauguration de la nouvelle salle new-yorkaise (4000 places).

Le chanteur fascine, tant son talent est évident. Vocaliste et surtout acteur, Fritz Wunderlich meurt dans un accident domestique (chute dans l’escalier de sa maison) au sommet de sa carrière. Raconté par ses proches, son épouse Eva, son ami Peter Karger, l’homme simple qui aimait se ressourcer à la chasse ou au bord d’un étang qu’il avait coutume de louer au sud de Munich, se précise, grâce aux nombreux documents et films d’époque.

L’apport des images historiques est des plus profitables : ainsi ce direct depuis Schönbrunn à Vienne où Wunderlich incarne le maestro di musica de Pergolesi pour la télé, en 1963, à une époque où l’opéra italien se chantait en allemand. Le naturel du comédien crève l’écran. Plus attachant, le travail du chanteur dans l’univers intransigeant du lied. C’est un ténor anxieux, conscient de ses limites qui n’hésite pas à se remettre totalement en question, notamment après un récital désastreux (mars 1963) où l’artiste se fait démolir par la critique. Sur les conseils de son ami Hermann Prey, le ténor réapprend l’art de la ciselure et des climats intérieurs, bien différents de la scène de l’opéra, auprès du pianiste Hubert Giesen. Leur travail se révélera constructif puisque Wunderlich donnera ensuite, dans la continuité de leurs séances de travail, un récital resté légendaire à Edimbourg.

En complément du film, au montage classique mais très instructif, le témoignage des chanteurs de l’époque, une période remarquable où paraissent Christa Ludwig, Birgit Fassbaender et l’immense Dietrich Fischer-Dieskau, qui malgré ses trop fugaces apparitions, assène, comme à son habitude, quelques remarques bien affûtées, sur le métier du chanteur.

Fritz Wunderlich, un ténor de légende

Musica
Samedi 3 novembre 2007 à 22h30

Documentaire hommage, inédit
Réalisation : Thomas Staehler et Olivia Halmburger (59 mn)
Rediffusion du 16 septembre 2007

Maestro
Dimanche 4 novembre 2007 à 19h

Archives inoubliables (1960-1966) : en studio, à Salzbourg, Munich ou Berlin, le ténor chante Mozart (air de Belmonte de l’Enlèvement au sérail, Tamino dans la Flûte enchantée), Strauss (duo amoureux avec la soprano Ingeborg Hellstein, dans Die Schweigsamefrau), Smetana (La Fiancée vendue avec la basse Kurt Böhme), Tchaïkovski (air de Lensky, dans Eugène Onéguine, Munich 1962)…

Crédits photographiques
Fritz Wunderlich, en Tamino dans la Flûte Enchantée de Mozart,
avec Hilde Güden (Daphné), incarnant le rôle de Leukippos, dans Daphné de Richard Strauss
(DR)

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