mercredi 23 avril 2025

Gabriel Fauré: Requiem (version originelle) Les Solistes de Lyon. Les 13 et 14 décembre 2008

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Gabriel Fauré
Requiem
, 1892

Samedi 13 décembre 2008 à 20h30

Rillieux (38) Eglise Saint-Pierre Chanel

Dimanche 14 décembre 2008 à 17h

Lyon (69) Chapelle du Lycée Saint-Marc

Choeur d’oratorio de Lyon

Orgue: Yves Lafargue

Catherine Molmerret, direction


Prière intimiste et sereine

Pilier du patrimoine sacré français, le Requiem de Fauré a été principalement connu sous sa forme musicale récente, (en particulier symphonique, datant de 1901, probablement de la main de son élève, Jean Roger-Ducasse) en rien comparable avec la version originelle, récemment découverte en 1994.
Cette version a été conçue alors que Fauré était organiste de La Madeleine à Paris, de 1896 à 1905. Orchestre de chambre plutôt que symphonique.
La version pour petit effectif souligne l’esprit de l’oeuvre, profondément intimiste et recueilli, qui déploie de la mort, une série de visions frappantes par leur quiétude et leur sérénité. Ici pas de Dies Irae: ni colère ni déluge choral… La déploration s’inscrit dans la volonté de changement du rituel musical comme dans la prière individuelle.

La composition a été réalisée entre le décès de son père (1885) et celui de sa mère (1888), précisément à partir de 1887. Les 7 sections suivent la tonalité de ré. Créé le 16 janvier 1888, le Requiem est une oeuvre de transparence et de légèreté avec laquelle l’auteur selon ses propres mots, souhaitait rompre avec l’habituel musique d’enterrement qu’il jouait continûment à La Madeleine et ailleurs, comme organiste désigné. Or ni l’Offertoire ni le Libera me pour baryton n’étaient alors achevés. Ce n’est qu’en janvier 1892 que les 7 mouvements furent alors totalement présentés.
Cette version fut bientôt oubliée en faveur de la version pour grand orchestre créée en avril 1901, à la demande de l’éditeur Hamelle, soucieux moins d’une oeuvre confidentielle que d’une arche plus majestueuse capable de faire recettes.

Dans les coupes faites sur le texte, Fauré montre que l’oeuvre s’adresse à l’ensemble des croyants, chrétiens ou non. On lui reprocha d’ailleurs le caractère « païen » de son Requiem. « Mais païen ne veut pas dire irreligieux« , répond le compositeur. Quoiqu’il en soit, le passage à la mort n’est pour Fauré ni vallée de larmes, ni passion doloriste, dramatique et tendue, mais arche et portée de délivrance, ample et majestueuse voie vers la suprême sérénité, seule face acceptable de l’éternité… C’est une « absolue confiance dans le repos éternel »…

Illustration: Gabriel Fauré (DR)

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