mercredi 23 avril 2025

Gaetano Donizetti, Il Duca d’Alba (1882)France Musique, en direct. Lundi 16 juillet 2007 à 20h

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Gaetano Donizetti
Il Duco d’Alba
, 1882

France Musique
En direct de Montpellier
Lundi 16 juillet 2007 à 20h

Le festival de Radio France et Montpellier nous offre la « création » d’Il Duca D’Alba, un opéra initialement commandé par l’Opéra de Paris dès 1838, mais qui écarté, reporté et finalement inachevé à la mort de Donizetti, dix ans plus tard, est complété et créé à Rome en… 1882. France Musique diffuse en direct cet événement lyrique, écrit à son origine dans le style de la grande boutique française dans les années 1840…

Il Duca d’Alba
version romaine de 1882

Inva Mula, Amelia d’Egmont
Franck Ferrari, Il Duca d’Alba
Arturo Chacon-Cruz, Marcello di Bruges
Francesco Ellero d’Artegna, Sandoval

Orchestre national de Montpellier
Choeur de la Radio Lettonne
Enrique Mazzola, directon

Albe reporté, après Les martyrs, au profit de La Favorite

Gaetano Donizetti laisse son ouvrage inachevé mais suffisamment avancé pour permettre une restitution postmortem qui mérite assurément d’être écoutée. Commencé en 1838, afin de répondre à une commande de l’Opéra de Paris désireux d’un grand opéra en quatre actes, Le Duc d’Albe ne sera finalement créé (avec succès) qu’à Rome, au Teatro Apollo, le 22 mars… 1882, mais en italien.
Gaetano était mort depuis quelques années (1848). Arrivé en octobre 1838 à Paris, le musicien se démène comme un diable pour honorer le front foisonnant des créations inscrites alors au programme des scènes parisiennes. Tout en travaillant à son Duc d’Albe, lequel doit être créé en même temps que Les Martyrs, il dirige aussi la création de Roberto Devereux et de l’Elisir d’amore au Théâtre-Italien.
Mais en décembre… 1839, alors que la partition du Duc d’Albe est bien avancé, les répétitions des Martyrs n’ont pas débuté.
Les allées du pouvoir et la lourdeur de l’Administration parisienne redessinent le tableau. Le nouveau directeur de l’Opéra, Léon Pillet, honore l’engagement initial, s’agissant des Martyrs qui sont bien créés le 10 avril 1840. Mais il remet en cause la création du Duc d’Albe, en particulier le rôle d’Hélène, qui ne met pas assez en valeur la mezzo soprano Rosine Stolz… sa maîtresse. Donizetti dépité doit reprendre une nouvelle partition. Il compose ainsi à la demande du directeur de l’Opéra, La Favorite, d’après L’ange de Nisida, créée le 2 décembre 1840. En 1842, Donizetti désire terminer le Duc d’Albe, mais la Stolz reste de marbre. Quand meurt le compositeur, en 1848, la partition du Duc d’Albe est donc inachevée.

Lucca commande l’achèvement de la partition

En 1881, les héritiers de Donizetti vendent la partition à l’éditeur Lucca qui commande au compositeur Matteo Salvi, la terminaison de la partition donizettienne afin de la rendre « représentable ». Salvi, disciple de Donizetti, semble être à même de réaliser ce défi. Le livret reste celui imaginé par Scribe, mais il faut remettre en forme toute la musique. L’opéra ainsi ressuscité connaît un triomphe retentissant dès sa création romaine de 1882.

Reste aujourd’hui une oeuvre hétéroclite dont on ne sait au juste qui a fait quoi. Le prélude, absent de la partition originelle de Donizetti, reste « inattribuable », ajoutant au mystère de la genèse, et les actes III et IV, laissés à l’état d’esquisses ont été remaniés, réécrit dans le style à la mode dans les années 1880, soit diamétralement « étranger » à la conception initiale de Donizetti. Au final, nous sommes confrontés à une oeuvre indiscutablement attachante qui repose sur une proposition, comme l’est la fin de Turandot de Puccini.
La version interprétée à Montpellier est celle de la création de 1882, orchestrée par Salvi, l’élève légitime du maître. De toute évidence, Il Duca d’Alba est l’une des oeuvres les plus mystérieuses de l’opéra italien des années 1840 à 1880, une sorte de « monstre » musical qui malgré les péripéties de sa conception, dévoile de superbes moments de bel canto.

L’intrigue

Bruxelles et Anvers, 1573. Le Duc d’Albe, gouverneur des Pays Bas Espagnols impose son autorité. La fille de celui qu’il a fait décapité, Amelia, tente de renverser son autorité en proclamant l’indépendance de la Province. Entre le Duc et Amélia survient Marcello, le fiancé de la jeune femme qui s’avère être le fils du Duc. Les liens du sang contredisent les oppositions politiques. Le Duc tente de convaincre son fils de rejoindre sa cause mais il refuse. Le Duc arrête les conspirateurs dont Amelia. Elle sera sauve si Marcello dévoile le lien filial qui le relie au Duc. Le jeune homme accepte. Amelia libérée, maudit Marcello et le Duc qu’elle souhaite assassiner. Au moment où la criminelle lève la dague contre le Duc, Marcello s’interpose et reçoit le coup fatal. Il s’effondre, assassiné par celle qui était sa fiancée.

Illustration

Gaetano Donizetti (DR)

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